Alors que l’ONU a demandé, mardi, une enquête dans l’affaire Navalny, le siège d’une coalition d’opposants russes, dans la ville de Novossibirsk, en Sibérie, a été attaqué. Un individu y a jeté une bouteille « remplie d’un composant chimique inconnu ».
Des militants de l’opposition russe ont affirmé avoir été attaqués, mardi 8 septembre, par un inconnu qui a jeté dans leurs bureaux en Sibérie une bouteille avec un « composant chimique ». Deux personnes ont été transférées à l’hôpital pour des examens.
Selon Olga Gousseva, militante du Fonds de lutte contre la corruption (FBK) de l’opposant Alexeï Navalny, l’attaque s’est produite dans les locaux de la coalition « Novossibirsk 2020 », dans la ville sibérienne du même nom. Cette formation politique fait campagne contre le parti au pouvoir et les communistes pour les élections régionales du 13 septembre.
« Le siège de la Coalition Novossibirsk 2020 vient d’être attaqué : un inconnu s’est précipité dans le bureau et a brisé une bouteille remplie d’un composant chimique inconnu. Il y avait une conférence dans le bureau, avec environ 50 personnes », a-t-elle écrit sur Twitter, décrivant une « odeur très piquante et insupportable ».
Le directeur du FBK, Ivan Jdanov, a, de son côté, précisé sur Twitter que deux personnes avaient été emmenées à l’hôpital pour des examens. Il a publié des images de vidéo-surveillance montrant un homme portant un manteau à capuche et un masque chirurgical sur le visage entrer dans les locaux avant de jeter une bouteille en verre au sol et de s’enfuir.
Selon le média d’opposition MBKh, la police arrivée sur les lieux a déterminé que la substance en question était un produit antiseptique utilisé en médecine vétérinaire, qui dégageait une « forte odeur désagréable ».
L’ONU demande une enquête
Cette attaque intervient deux semaines après l’empoisonnement en août du principal opposant russe Alexeï Navalny par un agent innervant de type « Novitchok », selon les médecins allemands, qui le soignent à Berlin.
Alors qu’il a pu être sorti lundi du coma artificiel dans lequel il était plongé depuis trois semaines, la Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet, a exhorté la Russie, mardi, à mener ou à coopérer pleinement avec une enquête indépendante.
« Le nombre de cas d’empoisonnement ou d’autres formes d’assassinat ciblé de citoyens ou ex-citoyens russes, en Russie ou ailleurs, au cours des deux dernières décennies est profondément inquiétant », a déclaré Michelle Bachelet.
Des procédures juridiques appropriées n’ont pas été menées à bien lors d’incidents antérieurs, ce qui a entraîné une « impunité presque totale » en Russie, a également affirmé le porte-parole de Michelle Bachelet, Rupert Colville, au cours d’un point presse de l’ONU à Genève. (F24/Afp/Reuters)