L’Eglise catholique et la Commission nationale des droits de l’homme s’alarment de la recrudescence de la pratique de l’excision au Tchad. Les autorités semblent se désintéresser du sujet alors que les mutilations génitales féminines sont commises dans plusieurs provinces du pays. Cette pratique qui consiste à réduire le clitoris des jeunes filles est interdite par la loi, mais persiste, malgré la sensibilisation des communautés.
L’ablation totale ou partielle du clitoris est une pratique condamnée par le code pénal tchadien à des peines d’emprisonnement. Les autorités ont cependant préféré la pédagogie à la sanction. Mais si ce procédé a fonctionné pendant un temps, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les exciseuses et leurs complices défient désormais les autorités.
« Là, nous sommes fatigués ! Nous sommes fatigués de faire de la sensibilisation. Comme ils disent « on n’a pas de prison ». Ils peuvent donc faire ce qu’ils veulent », s’emporte ainsi l’abbé Allahissem Prosper, très impliqué dans la sensibilisation contre les mutilations génitales féminines. .
Rien qu’en juillet et août, dans la seule province du Mandoul, au sud du Tchad, des centaines de filles et femmes ont été excisées sans que les autorités ne réagissent, ce qui oblige la Commission nationale des droits de l’homme à donner de la voix.
« Vous savez que c’est une violation très, très grave des droits de l’homme parce que ce sont des personnes bien connues qui font cela. Mais malheureusement elles ne sont pas inquiétées. Nous serons dans l’obligation d’entreprendre des démarches pour pouvoir faire arrêter cela », a souligné Djidda Oumar, président la Commission nationale des droits de l’homme.
Par ailleurs, la Commission nationale des droits de l’homme indique avoir ouvert une enquête pour faire la lumière sur la recrudescence de ce phénomène qui démontre un relâchement des pouvoirs publics. (Rfi.fr)