samedi, mai 18, 2024
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Au Mali. Putsch ou pas, rude quotidien pour les civils et soldats à Tombouctou

Tandis que la capitale Bamako essaie de dessiner l’avenir d’un Mali en perdition, les soldats sur le terrain loin de là dans le nord à Tombouctou ou dans le centre du pays, les civils et les humanitaires continuent à se colleter avec les dures réalités du quotidien.

Comme chaque jour, le lieutenant Abdoul Kadri patrouille avec ses hommes dans Tombouctou, ville dite des 333 saints classée au patrimoine mondial de l’Unesco.

« On va de check-point en check-point, dans la ville de Tombouctou, à ses abords et sur les axes principaux » alentour dit-il, casque sur le crâne et arme toujours à portée de la main.

Sa patrouille qui circule dans les rues animées et commerçantes est composée de blindés montés de mitrailleuses gros calibre, symbole de la menace qui plane malgré l’activité effervescente d’une des principales villes du nord.

Le nord et le centre du Mali, territoire immense où l’autorité de l’Etat ne s’étend souvent pas plus loin qu’à quelques kilomètres des villes, sont le théâtre de plusieurs conflits depuis 2012.

Des groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda ou à l’organisation Etat islamique et fortement implantés y combattent tout ce qui représente l’Etat malien, et s’affrontent entre eux.

Des violences à caractère intercommunautaire ensanglantent le centre.

Les violences sont quotidiennes, les embuscades courantes et les explosions de mines artisanales, comme celles qui ont tué deux soldats français près de Tessalit (nord) ou blessé cinq passagers dans un bus près de Gao (nord-est) récemment, fréquentes.

Plus de 20 soldats maliens ont été tués depuis le 18 août dans des attaques. Le coup d’Etat mené ce jour-là par des militaires désormais au pouvoir n’a pas fait cesser cette spirale, quand bien même l’exaspération devant l’impuissance de l’Etat a été un facteur primordial dans la chute de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta.

Le colonel Boubacar Sanogoh, commandant de la zone militaire de Tombouctou, voit dans la nouvelle donne politique un motif supplémentaire de prudence. « Il faut qu’on soit vigilants car en de pareilles situations, l’ennemi tapi dans l’ombre pourrait profiter d’une négligence », dit-il.

– Des sanctions qui « font mal » –

En même temps qu’ils discutent de l’avenir avec les diplomates ou les responsables civils à Bamako ou dans la nouvelle place forte du pouvoir, la ville-garnison de Kati, des chefs de la junte ont visité des camps militaires dans le pays dans un souci de « rester unis en un même bloc », selon les mots d’un gradé à l’AFP.

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