Après quatre jours de manifestations de colère des habitants face aux pénuries et à la détérioration des services publics, le gouvernement de Tobrouk a présenté, ce dimanche, sa démission au Parlement local. Ces institutions dirigent la partie de la Libye contrôlée par le maréchal Khalifa Haftar mais ne sont pas reconnues par la communauté internationale.
La démission du gouvernement provisoire dirigé par Abdallah al-Thani a été annoncée suite à la convocation urgente adressée à ce gouvernement par Aguila Saleh, le chef du Parlement basé à Tobrouk. Celui-ci mène des discussions vigoureuses pour instaurer un seul et un vrai gouvernement d’union nationale, pour reformuler le Conseil présidentiel et pour redistribuer équitablement les postes à la tête des institutions souveraines libyennes entre les trois régions qui forment la Libye.
Le porte-parole du Parlement a ensuite annoncé que la décision en ce qui concerne ce gouvernement sera prise lors d’une séance de la Chambre dédiée à cette question sans toutefois préciser une date. En attendant, il continue à gérer les affaires courantes.
Cette démission intervient au terme de quatre jours de manifestations dans l’Est libyen contre les conditions de vie économiques et sociales dégradées. Ces manifestations avaient commencé à Tripoli et à l’ouest du pays le mois dernier. Cette démission vise selon les manifestants à contenir leur colère, mais il semble qu’il soit d’ores et déjà trop tard. Pour la première fois, des slogans hostiles au camp de Khalifa Haftar ont été apposés sur les murs de Benghazi. Les manifestations qui dénoncent la corruption accusent de fils du maréchal de voler l’argent public. (Rfi.fr)