La ville de Louisville, dans l’Etat américain du Kentucky, va verser 12 millions de dollars à la famille de Breonna Taylor, une femme noire de 26 ans tuée à son domicile par la police lors d’une intervention bâclée en mars dernier, afin de mettre fin à des poursuites judiciaires, a dit mardi le maire Greg Fischer.
Il semble s’agir de l’un des plus importants accords de la sorte jamais conclus aux Etats-Unis, où les services de police sont généralement protégés contre les procédures visant à obtenir des dédommagements pour toute mort survenue durant une interpellation.
S’exprimant lors d’une conférence de presse, Greg Fischer a indiqué que la ville n’avait pas explicitement admis sa responsabilité dans le cadre de l’accord, mais que celui-ci s’accompagnerait de réformes du service de police de Louisville.
Aucun officier de police n’a été poursuivi au pénal pour la mort de Breonna Taylor mais le procureur général républicain du Kentucky, Daniel Cameron, un homme afro-américain, devrait porter l’affaire devant un grand jury, selon la presse locale.
« Je suis profondément désolé pour la mort de Breonna », a déclaré Greg Fischer, qui est blanc, aux journalistes. « Mon administration va sans attendre avancer sur des réformes indispensables pour éviter qu’une tragédie comme celle-ci ne se reproduise », a-t-il ajouté.
Présents aux côtés du maire de Louisville, la famille de Breonna Taylor et des activistes locaux ont salué l’accord mais ont aussi demandé que les officiers impliqués dans la mort de la jeune femme soient inculpés.
La mort de Breonna Taylor, de même que celle de George Floyd en mai, ont provoqué l’une des plus importantes vagues de manifestations dans l’histoire des Etats-Unis, avec depuis lors dans certaines villes des rassemblements quotidiens contre les discriminations raciales et les violences policières.