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Le tueur se filme en Espagne avec sa victime pour terroriser sa famille restée en Ile-de-France

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Mounir*, un petit commerçant de Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine), finit par raccrocher le téléphone. Il craque, il est en larmes. On est vendredi soir et il vient d’assister à une scène d’horreur par appel vidéo. Merzek, son grand frère qui vit en Espagne, s’est filmé avec un homme juste après l’avoir tué.

« Tu sais ce monsieur est tellement bête. Sa vie ne vaut que 6000 euros », lance en préambule le tueur à son petit frère âgé de 39 ans. Au début, Mounir ne comprend pas. De qui parle-t-il ? Bien sûr, cela fait déjà quelques semaines que Merzek, 51 ans, lui demande de l’argent. Mais pas question de lui en donner. Il ne fait que boire et jouer. Du reste, là au téléphone, il a une bouteille de bière à la main.

Et puis, d’un coup, le grand frère oriente la caméra de son appareil vers le « monsieur ». Baignant dans son sang, un homme gît au sol les yeux révulsés, une main dans le dos, le pied tordu. Son crâne est comme fendu. A l’autre bout du fil, Mounir est sidéré. Le pire est à venir pour lui.

Il attrape le visage du cadavre et le tourne vers la caméra

Merzek attrape le visage de sa victime et le tourne vers son petit frère. Il l’informe que ce cadavre, il va maintenant le découper et qu’ensuite il s’occupera de lui et de sa famille. Mounir se rappelle une autre conversation. « Prête-moi les 6 000 euros, lui avait réclamé son grand frère. Quand le monsieur me les aura rendus, je te les donnerai parce que moi je sors de prison, je n’ai rien. »

Terrorisé, Mounir appelle la police espagnole. Il se rend après au commissariat de L’Haÿ-les-Roses où son témoignage est tout de suite pris très au sérieux par les enquêteurs.

Grâce à Mounir, Merzek a finalement été interpellé ce week-end à Bordeaux (Gironde) où il s’était réfugié. En Catalogne, les enquêteurs ont bien découvert le cadavre d’un homme de 42 ans tué à l’arme blanche. C’était, semble-t-il, le colocataire de Merzek. Et oui, il y avait bien une scie dans l’appartement. Mais pas le temps de découper le corps.

Le tueur présumé parlerait 14 langues

Cela faisait seulement quelques semaines que le petit commerçant de Fontenay-aux-Roses était à nouveau contact avec son grand frère. Ce dernier avait réussi à retrouver sa trace. Au cours de leur existence, les deux hommes se sont surtout croisés sans vraiment se fréquenter au cours de leur existence.

Merzek, le tueur, a vécu une grande partie de sa jeunesse en France. Puis il a beaucoup voyagé, notamment aux Pays-Bas. D’après Mounir, il parlerait 14 langues et serait très intelligent. Il est surtout très dangereux.

En Espagne, personne ne connaît Merzek. En revanche, les policiers connaissent bien Pierre Rubio, 57 ans. C’est en fait un « alias », l’identité bidon de Merzek quand il est en Espagne. D’après segre.com, un journal catalan, il avait été libéré de prison en décembre après avoir purgé une peine de 10 ans pour extorsion et torture.

Demande d’extradition

C’est lors de cette période de détention qu’il avait croisé la route de sa victime. Selon le média espagnol, Merzek/Rubio compte en Espagne neuf condamnations à son casier judiciaire et aurait été impliqué dans une vingtaine d’histoires. En France, selon nos informations, il est interdit de territoire national.

Après le terrible coup de fil, le tueur a pris la fuite. Il aurait demandé à un autre membre de sa famille de l’héberger à Bordeaux (Gironde). Voulait-il remonter en région parisienne pour honorer sa funeste promesse ? On ne sait pas. Toujours est-il qu’il a finalement été interpellé et placé en garde à vue dans les locaux de la sûreté de la Gironde. Une demande d’extradition a été faite pour que le tueur présumé soit jugé en Espagne. Mounir et ses proches devraient être tranquilles pour quelques années. (LeParisien)

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