Lors de sa première conférence de presse publique depuis son investiture, le général Évariste Ndayshimiye s’en est pris violemment à l’Union européenne et l’a accusé d’avoir participé à la tentative de coup d’État de 2015, tout en indiquant vouloir renouer le dialogue.
Pendant trois heures, le chef de l’État du Burundi a répondu aux questions des journalistes sur tous les médias publics et privés du pays. C’était sa première conférence de presse publique depuis son investiture, il y a un peu plus de trois mois.
Durant ce rendez-vous médiatique, la prise de parole du général Évariste Ndayshimiye sur l’Union européenne a été l’un des moments forts. Le Burundi est prêt à renouer avec l’Union européenne, mais pas à n’importe quelles conditions, a expliqué Ndayishimiye, en accusant directement l’UE d’avoir participé à la tentative de coup d’État de 2015 contre son prédécesseur.
« Toute chose à une fin »
« Nos relations avec l’Union européenne se sont dégradées parce que nous avons constaté que cette organisation était complice dans la tentative de coup d’État de 2015. Comme ils n’ont pas pu nous abattre par la force, ils se sont dit : « Prenons des sanctions contre ce gouvernement pour que la pauvreté le fasse tomber« , heureusement Dieu a veillé sur nous », a-t-il déclaré.
L’Union européenne est le premier bailleur de fonds du Burundi qui a pris des sanctions budgétaires contre Gitega depuis 2016, au plus fort de la crise en raison de graves violations des droits de l‘homme à l’actif du pouvoir.
Après cela, le président burundais s’est dit ouvert à une réouverture du dialogue. « Toute chose à une fin. C’est pourquoi aujourd’hui, nous leur avons déjà annoncé : « On ne vous a pas chassé, vous êtes partis de vous-mêmes. Si vous voulez renouer (avec nous), la porte est ouverte » », a-t-il expliqué devant les journalistes avant d’ajouter que « le plus important pour nous, c’est que le Burundi reste ouvert à la coopération ».
« S’ils veulent qu’on coopère réellement, il n’y a aucun problème parce qu’on n’a jamais dit avoir pris de sanctions contre l’Union européenne. Mais brandir telle ou telle résolution, ça ne marche pas, il faut plutôt dialoguer. Nous savons que l’Accord de Cotonou a fait son temps, et qu’on est en train de négocier la suite, nous, nous poursuivons notre marche en avant », a-t-il conclu. (Rfi.fr)