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Soudan. L’armée va confisquer les armes détenues illégalement

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Les autorités soudanaises ont annoncé mardi qu’elles allaient collecter et confisquer toutes les armes détenues illégalement, alors que celles-ci pullulent dans ce pays qui a connu trois décennies de guerre civile.

« Nous allons prendre des mesures très strictes (…) car les armes doivent demeurer exclusivement aux mains des forces régulières », a affirmé le général Ibrahim Jaber Ibrahim, membre du Conseil souverain, plus haute autorité du pays chargée de superviser la transition vers un pouvoir civil à la suite de la destitution de l’autocrate Omar el-Béchir en avril 2019.

Selon le site GunPolicy.org de l’Université de Sydney, il y avait en 2017 2,76 millions d’armes à feu aux mains des civils, soit 6,6 armes pour 100 habitants dont seulement 6.724 étaient enregistrées.

L’annonce de la confiscation a été faite sur la base désertique de Hager al-Assal, à 200 kilomètres au nord de Khartoum, lors d’une cérémonie au cours de laquelle 300.000 armes légères, pour la plupart vieilles et usagées, ont été détruites. 

Beaucoup de ces armes avaient été remises « volontairement » à l’armée par des Soudanais ces trois dernières années.

« Maintenant ce n’est plus sur la base du volontariat. Ce sera obligatoire et nous allons utiliser des instruments pour déceler les armes qui sont cachées et faire appel à des chiens entraînés pour cette tâche. Pour réussir, nous demandons aussi l’aide technologique de pays étrangers », a déclaré le général Abdel Hadi Abdallah, chef du Haut comité chargé de collecter les armes.

Il a notamment demandé la collaboration des sept voisins du Soudan, avec qui il partage 6.481 kilomètres de frontières, « pour empêcher la contrebande ».

Cependant, a affirmé à l’AFP un diplomate occidental présent à la cérémonie, « il n’est absolument pas certain que les groupes armés se laissent désarmer ».

« Et s’ils acceptent », a-t-il ajouté, « ce sera dans le cadre de l’accord de paix qui sera signé le 3 octobre » entre le gouvernement et le Front Révolutionnaire du Soudan (FRS), une alliance de cinq groupes armés et quatre mouvements politiques issus du Darfour, du Kordofan-Sud et du Nil Bleu.

Les conflits, qui durent depuis des décennies au Soudan, ont fait des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés, notamment au Darfour, selon l’ONU.

L’accord prévoit le démantèlement de ces mouvements armés et leur intégration dans les forces régulières.

Deux groupes armés n’ont pas signé cet accord et restent très ancrés au Darfour, pour le Mouvement de Libération du Soudan (MLS), branche d’Abdelwahid Nour, et au Kordofan-sud et au Nil bleu pour le SPLA-Nord d’Abdelaziz al-Hilu. (Afp)

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