La moitié de la population du Nagorny Karabakh, soit 70 à 75 000 personnes, a été déplacée par les combats entre ce territoire séparatiste peuplé d’Arméniens et l’Azerbaïdjan, a indiqué mercredi 7 octobre le médiateur de cette république autoproclamée.
« Selon nos estimations préliminaires, environ 50 % de la population a été déplacée, dont 90 % des femmes et des enfants », a indiqué Artak Belgarian, le médiateur qui est chargé des questions de défense des droits des civils en temps de guerre.
De « 70 000 à 75 000 personnes ont été déplacées soit à l’intérieur d’Artsakh (le nom arménien du Nagorny Karabakh, ndlr), ou alors sont devenues des réfugiés, se déplaçant vers d’autres lieux sûrs » hors des frontières du territoire, a-t-il dit.
Le Nagorny Karabakh est peuplé d’environ 140 000 habitants, à 99 % des Arméniens ethniques. Les autorités locales et l’Arménie accusent l’Azerbaïdjan, depuis la reprise des hostilités le 27 septembre, de viser les civils, en particulier à Stepanakert, la capitale, peuplée d’ordinaire de 50 0000 personnes.
Des tirs répétés de roquettes
Cette ville est visée, plus particulièrement depuis vendredi, par des tirs répétés de roquettes, ayant forcé la majorité de la population à la fuite et ceux qui sont restés à se terrer dans les caves.
L’Azerbaïdjan affirme aussi être visé par des tirs délibérés sur sa population civile, mais n’a pas indiqué dans l’immédiat combien ont fui.
Stepanakert, a de nouveau été la cible de bombardements pendant toute la nuit de mardi à mercredi 7 octobre, puis vraisemblablement de frappes de drones dans la matinée.
À intervalles réguliers, presque toutes les heures, les sirènes d’alerte ont résonné dans la ville, plongée dans une obscurité quasi-totale.
S’ensuivaient à chaque fois une succession de lourdes explosions, dont il n’était pas possible de déterminer avec exactitude la nature : roquette, missile, obus d’artillerie ou bombardement aérien.
Selon un habitant, il s’agit cependant de la nuit de bombardements la plus intense depuis le week-end.
Ces bombardements ont cessé en début de matinée, offrant un bref répit aux habitants encore présents.
Des habitations soufflées
Un ensemble de maisons a été entièrement ravagé sur les hauteurs de la ville, à proximité du parlement, a-t-on constaté. Au moins trois habitations ont été soufflées par la violence de l’explosion. Selon des voisins, l’endroit était inhabité au moment de l’attaque.
Ces mêmes voisins ont jugé qu’une Smertch (ou tornade en russe), imposante roquette de 30 mm de fabrication soviétique et d’une portée de plusieurs dizaines de kilomètres, était à l’origine de ces destructions.
Avec pour résultat un cratère d’une dizaine de mètres dans la terre, un autre engin s’est abattu dans le jardin d’une maison, apparemment sans faire de victime là aussi, à l’exception d’un chien dont la dépouille gisait éventrée sur la chaussée voisine. (OuestFrance)