lundi, janvier 20, 2025
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Tunisie. Une pétition contre un élu islamiste qui a justifié l’assassinat de Samuel Paty

En Tunisie, des personnalités de la société civile dénoncent les propos d’un député islamiste qui a justifié le meurtre en France du professeur d’histoire Samuel Paty. Issus du monde universitaire, de la recherche ou du monde de l’art, ils sont une quarantaine à avoir signé une pétition sans équivoque afin de dénoncer des propos abjects et réclamer justice.

Les signataires, issus essentiellement du monde universitaire progressiste et moderniste, jugent scandaleux qu’un député de la nation puisse se permettre de justifier la mort par décapitation de l’enseignant français, rapporte notre correspondant à Tunis, Michel Picard.

Le député Rached Khiari – indépendant mais élu sous la bannière du mouvement islamiste Karama, membre de la coalition gouvernementale – a écrit sur Facebook : « Toute atteinte au prophète Mahomet est le plus grand des crimes. Tous ceux qui le commettent (…) doivent assumer ses retombées ». La quarantaine d’intellectuels auteurs de la pétition sur Change.org en appellent donc à la levée de l’immunité parlementaire de l’élu pour que celui-ci soit jugé.

Nouvelle page d’histoire avec la révolution

Rappelant que la révolution tunisienne a ouvert une nouvelle page d’histoire bannissant les systèmes de violence et de dictature, les intellectuels tunisiens soulignent que la Constitution de 2014 ouvre un espace irrévocable de liberté. Liberté de culte, de croyance et de conscience dont l’État est le seul garant.

Saluant des condamnations par des acteurs politiques et de la société civile de cette terreur verbale représentée au sein de l’Assemblée, les signataires s’offusquent du silence de la majeure partie du monde politique. À l’heure où se multiplient sur les réseaux sociaux tunisiens des publications appelant au respect du prophète, cette pétition vient rappeler de manière claire et ferme que « la justification du terrorisme est une des formes abjectes du terrorisme ».

La balle est désormais dans le camp de l’État tunisien dont les dirigeants n’ont pour l’heure pas réagi aux propos du député. (Rfi.fr)

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