Le Soudan tente de tourner la page de la guerre un mois après la signature d’un accord de paix entre le gouvernement et les principaux groupes rebelles. Ce dimanche, certains chefs de ces mouvements armés sont rentrés au pays. Ils ont été accueillis par le Premier ministre.
Ils étaient des milliers à s’être assemblés dans le centre de Khartoum pour le retour de ces chefs rebelles. Une foule en liesse chantant pour célébrer l’accord de paix. « Nous attendions ce jour avec impatience », a déclaré le Premier ministre Abdalla Hamdok alors qu’il saluait les responsables des différents mouvements armés. Malik Agar, Minni Minnawi, Yassir Arman, Gibril Ibrahim… Tous sont arrivés à Khartoum ce dimanche.
Pour certains, cette visite est la première à Khartoum en près de vingt ans. « À partir d’aujourd’hui, nous ferons partie du gouvernement de transition, a déclaré al-Hadi Idris, chef du Front révolutionnaire soudanais, une coalition de groupes rebelles. Et nous assumerons les conséquences de sa politique », a-t-il ajouté. Il a également appelé ceux qui n’ont pas encore signé l’accord de paix à le faire. Deux mouvements rebelles importants sont en effet restés à l’écart… mais ont entamé des discussions. « Nous sommes venus pour concrétiser l’accord de paix sur le terrain », a de son côté déclaré Minni Minnawi, à la tête d’une faction du Mouvement de libération du Soudan.
Dès son arrivée, le leader d’une faction du Mouvement pour la libération du Soudan a rappelé aux autorités que les crimes commis au Darfour devront être punis, selon les termes de l’accord. Un rappel alors les autorités de Khartoum ont annoncé il y a quelques jours une amnistie générale, sauf pour ceux accusés de crimes contre l’humanité et génocide.
Les leaders rebelles ont également rencontré le général Abdel Fattah al-Burhan, le chef du Conseil souverain, qui la plus haute instance du pouvoir chargée de superviser la transition.
Ce retour de ces chefs rebelles est perçu comme un premier pas important dans la mise en œuvre de l’accord de paix signé le mois dernier. Les différents partis vont devoir maintenant s’atteler à la formation d’un nouveau gouvernement et d’un nouveau Conseil souverain qui inclura ces chefs rebelles. (rfi.fr)