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SYRIE. Le chef de la diplomatie et pilier du régime Walid Mouallem est mort

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Chef de la diplomatie syrienne depuis 2006, Walid Mouallem est décédé lundi à l’âge de 79 ans. Pilier du régime syrien, il est parvenu à conserver son portefeuille durant la guerre malgré de multiples remaniements.

Le régime syrien a perdu un de ses piliers. Le chef de la diplomatie Walid Mouallem, en poste depuis 2006, est décédé lundi à l’âge de 79 ans.

Visé par des sanctions américaines et européennes après le début du conflit en Syrie en 2011, le diplomate au verbe lent n’a eu de cesse d’accuser les Occidentaux d’ourdir des « complots » contre son pays, pour expliquer une guerre complexe et dévastatrice ayant fait plus de 380 000 morts. Il est resté en poste durant toute la guerre malgré les remaniements.

Aucune information sur son successeur

Sans préciser les causes de son décès, le gouvernement a annoncé la mort du ministre, dont l’état de santé se dégradait depuis quelque temps. En 2014, il avait subi une opération à cœur ouvert à l’hôpital américain de Beyrouth.

Le Premier ministre Hussein Arnous a salué le parcours d’un « diplomate chevronné » ayant « défendu sa patrie dans les arènes internationales et régionales ».

Aucune information n’a filtré sur son successeur. Les obsèques ont eu lieu dans l’après-midi à Damas, où il est né, en présence de plusieurs ministres et responsables, dont le vice-ministre des Affaires étrangères, Fayçal Al-Mokdad, selon l’agence officielle Sana.

La dernière apparition publique de Walid Mouallem remontait à mercredi dernier, à l’occasion d’une conférence organisée à Damas sur le retour des millions de réfugiés ayant fui les combats. L’air affaibli, le diplomate à la silhouette corpulente avait dû être épaulé par deux hommes pour entrer dans la salle.

La Russie salue un « ami sincère »

La Russie, soutien indéfectible du régime Assad, a salué un « diplomate expérimenté » et déploré la perte d' »un partenaire très fiable et un ami sincère ». Walid Mouallem « comprenait l’importance des relations syro-russes », a assuré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov.

Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, dont le pays est aussi un allié du régime syrien, a rappelé que Walid Mouallem avait « joué un rôle important dans le service et la défense des intérêts nationaux et de la sécurité de son pays ».

Le président libanais, Michel Aoun, et le sultanat d’Oman ont également présenté leurs condoléances aux autorités syriennes.

Diplômé en économie, Walid Mouallem avait débuté en 1964 au ministère des Affaires étrangères, où il avait ensuite gravi les échelons jusqu’à devenir un pilier du régime.

Tout au long de la guerre, déclenchée par la brutale répression de manifestations prodémocratie, il avait régulièrement rappelé que Bachar al-Assad resterait à son poste. Il avait aussi été l’un des premiers responsables syriens à qualifier les opposants au régime de « terroristes ». Les gouvernements se sont succédé sans que lui ne perde son portefeuille. En 2012, il avait aussi été nommé vice-Premier ministre.

Des sanctions de Washington

S’exprimant toujours d’un ton calme, d’une voix monocorde, ce mastodonte de la diplomatie martelait inlassablement la même rhétorique vis-à-vis des Occidentaux, les accusant d’avoir provoqué le conflit et de soutenir des « terroristes ».

En conférence de presse, il avait habitué les journalistes à son sarcasme et à ses remarques acerbes. Interrogé en septembre 2019 sur le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, il avait répondu : « Qui est Pompeo ? Je ne le connais pas. »

Quelques mois après le début de la guerre, Washington avait adopté des sanctions contre lui, l’accusant de répéter « la rengaine du complot international » et d’essayer « de masquer les actes horribles du régime ».

Walid Mouallem avait été ambassadeur à Washington de 1990 à 1999, selon Sana. À l’époque, il avait participé à des pourparlers entre la Syrie et Israël, qui n’ont jamais abouti. Sa carrière prolifique de jeune diplomate l’aura mené notamment en Arabie saoudite, en Espagne et en Angleterre.

Durant la guerre, ses visites officielles se sont limitées principalement aux pays alliés, Russie et Iran en tête.

Marié et père de trois enfants, il est l’auteur de quatre ouvrages d’histoire, notamment sur la Syrie ou la cause palestinienne. (France24/Afp)

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