Accueil AFRIQUE L’insécurité, enjeu numéro un des élections au Burkina Faso

L’insécurité, enjeu numéro un des élections au Burkina Faso

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Près de 6,5 millions d’électeurs burkinabè sont appelés aux urnes ce dimanche 22 novembre pour le premier tour de la présidentielle, scrutin couplé avec des élections législatives. Les 21 000 bureaux de vote ouvrent de 6h à 18h. En tout, treize candidats pour la présidentielle et 10 000 pour la députation. Ces élections se déroulent dans un contexte marqué par l’insécurité.

En 2015, le Burkina Faso tournait la page de la transition. Roch Marc Christian Kaboré l’emportait dès le premier tour. Aujourd’hui, cinq ans après, l’euphorie qui avait suivi l’insurrection populaire et la chute de Blaise Compaoré a laissé place à une certaine désillusion. Le pays a plongé dans une grave crise sécuritaire et humanitaire. Et beaucoup redoutent que cette journée de vote ne soit marquée par de nouvelles attaques terroristes.

Car le contexte est bien celui d’une insécurité croissante dans le pays : les attaques des jihadistes, parfois entremêlées de conflits intercommunautaires, ont fait au moins 1 200 morts depuis 2015 et plus d’un million de déplacés, soit un habitant sur vingt.

Selon la commission électorale, en raison de cette insécurité, 6% des bureaux de vote ne pourront pas ouvrir mais les partis politiques ont adopté une démarche pragmatique : seuls les résultats des bureaux de vote ouverts seront pris en compte. Pour ces élections, le cadre électoral est consensuel. La consolidation des acquis démocratiques est en jeu. 

Si du côté du MPP, le parti au pouvoir, on se dit certain que le chef de l’État l’emportera dès le premier tour, l’opposition a dénoncé, la veille du scrutin, des fraudes massives en préparation et mis en garde contre tout passage en force. Le Burkina Faso n’a pas connu de second tour depuis 1978.

Alliance des oppositions en cas de second tour

Roch Marc Christian Kaboré, président sortant, joue beaucoup sur l’image rassurante d’un homme qui sait écouter et mise sur sa position de président en exercice. Malgré les critiques qu’il a essuyées pendant toute la campagne pour l’immobilisme qui caractériserait sa gouvernance, il a tenté de défendre son bilan. Zéphirin Diabré, leader de l’opposition avec vingt sièges à l’Assemblée nationale, est l’un des principaux challengers du chef de l’État. Ancien directeur général adjoint du PNUD, ancien vice-président Afrique du groupe français Areva, il compte sur sa stature pour convaincre mais son parti l’UPC a connu ses dernières années des démissions en cascade. 

Eddie Komboïgo représentera pour sa part le Congrès pour la démocratie et le progrès, le parti de l’ancien président Blaise Compaoré. Il croit lui aussi en sa victoire et affirme que la machine du CDP, qui avait été exclu de la présidentielle de 2015, « s’est réveillée ». 

Par ailleurs, sept candidats de l’opposition ont signé un accord : celui qui se qualifiera au second tour bénéficiera du soutien de tous les autres. « Ce sera premier tour ou demi-tour », ironise un opposant alors que du côté pouvoir, on se dit serein.  

En ce qui concerne les législatives, environ 10 000 candidats et leurs suppléants issus de 126 partis, formations et mouvements politiques, briguent les 127 sièges de députés. Enjeu de taille pour ces législatives : celui qui sera élu pourra-t-il obtenir une majorité de députés ou sera-t-il contraint à chercher des alliances ? (RFI)

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