L’objectif de ce pacte : éviter des violences électorales lors du scrutin de ce lundi 7 décembre. Cet accord intervient après des échanges parfois vifs entre les deux adversaires de longue date qui montrent par-là même leur attachement à la démocratie.
Ils sont arrivés, ce vendredi l’un après l’autre, au son des tambours dans un hôtel chic d’Accra pour signer un pacte de paix, le troisième depuis 2012.
Venu en premier, John Dramani Mahama, principal candidat de l’opposition, a dit vouloir taire les tensions avec son rival, sans pour autant oublier ses griefs.
« Nous avons relevé des problèmes avec la commission électorale, des violations de la loi électorale, le gouvernement a déployé des forces de sécurité partout lors d’une simulation de l’inscription sur les listes électorales et ils ont intimidé nos sympathisants. À chaque fois, on n’a rien dit pour éviter une crise démocratique, mais il y a beaucoup de choses qui nous déplaisent. »
Le changement du fichier électoral et la recomposition de la commission électorale n’ont pas plu. Mais pour préserver l’image du Ghana, « on est prêt à passer outre », a rappelé le président Nana Akufo-Addo, à condition que les médias jouent le jeu.
« Cela n’aide pas que des médias soi-disant réputés diffusent des histoires fausses comme celle impliquant la commission électorale dans l’import d’un excès de bulletins de vote de l’étranger. Une telle malveillance délibérée aggrave la tension et incite à la tragédie inutilement. »
Dans la salle, c’est surtout la stabilité politique du Ghana qui a été mise en avant : le public brandissait fièrement des drapeaux aux couleurs rouge, jaune et vert du pays ou des tee-shirt portant le sigle, « des urnes, pas des balles ».
Et l’ancienne présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf, présente en tant que chef d’un groupe d’observateurs de la Cédéao, a également salué l’image démocratique du Ghana, un « modèle pour le reste de l’Afrique » a-t-elle dit. (rfi.fr)