L’Assemblée nationale a rendu hommage mardi à l’ancien chef de l’Etat Valéry Giscard d’Estaing, décédé la semaine dernière, en observant une minute de silence dans l’hémicycle, à la veille d’une journée de deuil national.
En ouverture de la séance de questions au gouvernement, le président de l’Assemblée Richard Ferrand a salué le « grand parlementaire » que fut Valéry Giscard d’Estaing, député du Puy-de-Dôme à de nombreuses reprises, entre 1956 et 2002.
Président de la République de 1974 à 1981, « il conserva un immense respect du Parlement et de ses prérogatives », a souligné M. Ferrand, en rappelant que « VGE » fut l’initiateur au début de son mandat des séances de questions au gouvernement, devenues rituelles à l’Assemblée et au Sénat.
« En ouvrant à soixante députés ou soixante sénateurs la saisine du Conseil constitutionnel, Valéry Giscard d’Estaing renforça de manière décisive les droits de l’opposition », a poursuivi M. Ferrand.
Durant son mandat, « le Parlement eut à se prononcer sur des réformes de société des plus fondamentales, comme l’interruption volontaire de grossesse. Pour Valéry Giscard d’Estaing, les parlementaires avaient un rôle central à jouer », a souligné M. Ferrand.
Plusieurs photos de l’ancien chef de l’Etat, décédé mercredi dernier à l’âge de 94 ans des suites du Covid-19, sont exposées salle des Pas Perdus au Palais Bourbon.
Les députés LR Guillaume Larrivé et MoDem Jean-Louis Bourlanges ont consacré leurs questions au gouvernement à l’ancien président, qui « invitait à regarder haut ». M. Bourlanges en a profité pour réclamer un « nouveau chapitre de démocratie française », avec plus de pouvoir pour le Parlement.
S’associant à « l’hommage », le Premier ministre Jean Castex a d’abord insisté sur « l’engagement européen du président Valéry Giscard d’Estaing pour vous rappeler ici qu’il ne fut pas toujours compris, qu’il fut même combattu ».
En France, par ses « réformes essentielles », l’ancien président fit « bouger les lignes de notre société ». Et « pourtant, les contestations furent vives et l’apaisement fut long. Evoquant la mémoire du président Giscard d’Estaing, on se dit qu’il faut oser et qu’il est parfois difficile d’avoir raison trop tôt », a lancé Jean Castex.
Mercredi, il sera proposé au bureau de l’Assemblée « qu’une plaque commémorative » soit apposée dans l’hémicycle, comme celle dévoilée le 23 septembre pour l’ancien président Jacques Chirac.
Emmanuel Macron a décrété un jour de deuil national mercredi en hommage à cette « figure centrale de l’histoire de notre République ». Une minute de silence sera organisée à 12H00 dans plusieurs institutions.
« Les Français qui le souhaitent pourront également écrire quelques mots d’hommage dans nos mairies et à Paris, au Musée d’Orsay », avait-il précisé lors de son adresse aux Français jeudi soir. (LePoint)