Juan Carlos, qui a abdiqué du trône d’Espagne en 2014, a honoré une dette de près de 680 000 euros afin de régulariser sa situation fiscale dans l’une des trois affaires pour lesquelles il est poursuivi.
Juan Carlos tente d’éviter le scandale. L’avocat de l’ex-roi d’Espagne a indiqué, mercredi 9 décembre dans un communiqué, que l’ancien monarque avait réglé une dette de près de 680 000 euros au fisc espagnol afin de régulariser sa situation.
L’ancien monarque, qui a abdiqué en 2014, s’est exilé début août aux Émirats arabes unis et est visé par plusieurs enquêtes en Espagne.
« Le roi Juan Carlos (…) a présenté aux autorités fiscales une déclaration spontanée qui a donné lieu à une dette fiscale, déjà réglée, d’un montant de 678 393,72 euros, intérêts et pénalités compris », a indiqué son avocat Javier Sanchez-Junco dans un communiqué.
Prête-noms
Dans ce texte succinct, l’avocat ajoute que son client « demeure, comme il l’a toujours été, à disposition du ministère public pour toute procédure ou action que celui-ci considère appropriée ».
Dimanche, le journal El Pais avait révélé que cette déclaration fiscale de l’ex-monarque était liée à une enquête anticorruption en cours sur l’utilisation par l’ancien monarque de cartes de crédit.
Cette enquête porte sur l’utilisation présumée par Juan Carlos de cartes de crédit liées à des comptes bancaires qui ne sont pas à son nom, afin de savoir s’il a utilisé des prête-noms pour blanchir de l’argent, a appris début novembre l’AFP de sources judiciaires.
Ces comptes bancaires sont aux noms d’un entrepreneur mexicain et d’un officier de l’armée de l’air espagnole, selon ces sources.
S’il est avéré que Juan Carlos a utilisé des fonds soustraits au fisc, l’ancien souverain, qui avait abdiqué en juin 2014, pourrait être exposé à des poursuites pour délit de blanchiment d’argent.
Trois enquêtes
L’ancien chef de l’État est aussi visé par une deuxième enquête qui concerne de possibles délits de corruption dans le cadre de l’attribution à des entreprises espagnoles d’un contrat pour la construction d’un train à grande vitesse en Arabie saoudite en 2011.
Au centre de l’affaire, un virement de 100 millions de dollars que Juan Carlos aurait, selon le journal suisse La Tribune de Genève, reçu en 2008 sur un compte en Suisse en provenance de l’Arabie saoudite.
Enfin, une troisième enquête judiciaire a été ouverte à son encontre après un rapport du service de prévention du blanchiment de capitaux et confiée au Tribunal suprême, seul habilité à juger un ancien souverain, a annoncé la justice espagnole en novembre, sans donner de détails sur les circonstances ou motifs à l’origine de cette enquête.
L’ancien monarque a quitté l’Espagne en août en affirmant vouloir ainsi « faciliter l’exercice » de ses fonctions à son fils et actuel roi, Felipe VI. (France24/Afp)