lundi, avril 29, 2024
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CENTRAFRIQUE. La Cour constitutionnelle rejette le report du scrutin

À la veille des élections présidentielle et législatives en Centrafrique, des combats opposent toujours la coalition de groupes rebelles et les forces du gouvernement. Vendredi 25 décembre, après la rupture d’un cessez-le-feu décrété unilatéralement par les rebelles, trois casques bleus du Burundi ont été tués à Doka, à 250 kilomètres au nord de Bangui par des combattants armés non identifiés. Des voix se sont élevées pour demander le report du scrutin, mais ce samedi matin, la Cour constitutionnelle a rejeté les ultimes recours de l’opposition pour reporter ces élections.

La décision, très attendue, est tombée un peu avant 11h30. Huit recours avaient été déposés au total… Tous ont été rejetés. La Cour fait valoir qu’un report du scrutin ne permettrait pas de respecter les délais constitutionnels qui prévoient qu’un nouveau président doit être installé au plus tard le 30 mars prochain.

Elle assure que le calendrier actuel qui prévoit deux tours avant la présidentielle, a été établi en fonction de cette contrainte, et que la Constitution doit primer sur tout autre considération.

Danièle Darlan, la présidente de la Cour, estime que les questions soulevées par ces recours pourront être examinées après le vote, pendant la période du contentieux prévue dans le calendrier électoral du 5 au 19 janvier.

Réactions à la sortie de la Cour constitutionnelle

Le débat juridique est clos mais pas le débat politique. À la sortie de l’audience, les avis étaient partagés sur cette décision. Rigobert Vondo, avocat du MCU, parti du président Touadéra, se réjouit de cette décision.

J’ai dit à l’opposition que le droit n’était pas de la philosophie, comme mon ami d’à côté est en train de le faire, et que le droit c’est le droit.

« L’ami d’à côté », c’est Joseph Bendounga, président du parti d’opposition MDREC. Ce dernier continue à se questionner sur la faisabilité du scrutin, compte tenu du contexte sécuritaire. Comment les électeurs peuvent-ils aller voter en toute âme et conscience, en toute tranquillité, surtout que certaines provinces sont occupées…

Contexte sécuritaire inquiétant

À en croire l’ANE, l’autorité nationale des élections, « tout est prêt pour aller au vote », mais les retours qui nous parviennent de certaines localités soulèvent des questions. Hier encore, vendredi, des combats ont eu lieu à Dekoua et Bakouma. Trois casques bleus ont été tués.

A Bossangoa, le fief de François Bozizé, plusieurs sources attestent que des agents de l’autorité nationale des élections ont été menacés de représailles s’ils se rendent dans les centres de vote.

Ailleurs, du matériel a été confisqué ou détruit, cette semaine. C’est le cas à Bambari, par exemple. Et il reste encore ce samedi matin, selon nos informations, beaucoup de matériel à acheminer, depuis les centres de stockage régionaux, jusqu’aux bureaux de vote.

La décision de la Cour constitutionnelle est en tout cas dans la droite ligne de celle de la communauté internationale. Vendredi encore, avant cette décision, la Minusca a pris une position très ferme en faveur du maintien du scrutin. (rfi.fr)

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