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Robert Hossein, comédien et metteur en scène français, est mort à 93 ans

Le bel amant de la série des « Angélique », Robert Hossein, est décédé, jeudi, à l’hôpital des suites du Covid-19. Le comédien et metteur en scène avait fêté la veille ses 93 ans. 

Monument du théâtre, le comédien et metteur en scène Robert Hossein, connu pour son rôle du comte de Peyrac dans la série des « Angélique » ainsi que ses méga-productions sur scène, est décédé jeudi [31 décembre], a annoncé son épouse à l’AFP.

Il est décédé « ce matin à l’hôpital », après « un problème respiratoire », a indiqué son épouse, la comédienne Candice Patou, confirmant une information du Point. L’acteur avait fêté mercredi ses 93 ans.

À lui seul, il a attiré une énorme partie de la fréquentation théâtrale hexagonale avec des méga-productions tel que « Un homme nommé Jésus » (700 000 spectateurs), « L’affaire du courrier de Lyon » (600 000) ou encore « Notre Dame de Paris » (480 000).

Mais bien avant de remplir le Palais des Sports et de faire de la réclame pour des sonotones, Robert Hossein a d’abord été un sex-symbol.

Le beau et ténébreux Joffrey de Peyrac

Dans les années 60, plus qu’un homme, il incarnait un fantasme, celui qui enlaçait Michèle Mercier dans « Angélique, marquise des anges ». Le beau et ténébreux balafré Joffrey de Peyrac lui confère une aura internationale.

C’est très loin de la jet-set qu’il grandit, entre une chambre de bonne à Paris -« où ma famille pissait sur le palier »- et de multiples pensionnats. Né le 30 décembre 1927 d’un père iranien zoroastrien compositeur et d’une mère russe orthodoxe, Robert Hossein a d’abord été un garçon imaginatif, pratiquant ardemment l’école buissonnière.

« Mes parents étaient magnifiques mais sans un rond. J’étais livré à moi-même. J’étais le chat botté toujours en train d’inventer un stratagème pour survivre », raconte-t-il dans son livre « Lumière et Ténèbres » (2002). « Je me tirais, j’allais au cinoche. Au retour, je jouais tous les rôles, j’embellissais, je mélangeais tous les univers qui me faisaient rêver (…) Je n’ai pas changé ».

Après la guerre, il décide à 15 ans de se consacrer à l’art dramatique. Il suit les cours de René Simon, vit d’expédients à Saint-Germain-des-Prés. Il y rencontre Sartre et Genet et joue dans « Haute surveillance ». 

Le « Casanova de midinettes »

En 1950, il remplace au pied levé Daniel Gélin dans « La neige était sale », adaptation théâtrale d’un roman de Simenon. Il y rencontre Frédéric Dard. « J’ai vu débarquer une espèce de loup insolent, l’air famélique, mal fringué, avec un regard de braise », se souvient à l’époque San Antonio, qui va devenir son grand ami.

Il fait ses débuts au cinéma en 1948 dans « Le Diable boîteux » de Sacha Guitry, puis il donne la réplique à Brigitte Bardot dans « Le repos du guerrier » (1962). Il devient l’acteur fétiche de Roger Vadim (« Le Vice et la Vertu » en 1963, « Barbarella » en 1968).

En 1955, il réalise son premier film, « Les salauds vont en enfer », adaptation de la pièce de San Antonio où il joue avec sa première femme, Marina Vlady. Il réalise aussi les polars « Pardonnez nos offenses (1956) et « Toi le venin » (1959). À 34 ans, il épouse la fille de Françoise Giroud, Caroline Eliacheff, tout juste âgée de 15 ans. Arrivent les « Angélique » qui le consacrent comme vedette internationale.

Pourtant, en 1970, le « Casanova de midinettes » comme l’appelait Marguerite Duras, décide de tout quitter. « Je n’aboutissais à rien, je devenais esclave de mon image ». « Je ne suis pas mondain pour un sou. Ces ronds de jambe, ces couilleries, j’en ai rien à foutre », déclara-t-il plusieurs années après.

Seul, il part à Reims où il fonde son « théâtre populaire » et une école dont sortiront Anémone et Isabelle Adjani.

Son slogan : « du théâtre comme au cinéma ! » Une vision qui lui fait mêler lumières, musiques, textes classiques et grands sentiments. Huit ans et dix-sept créations plus tard, Reims est reconnu scène nationale, les subventions affluent. Il décide paradoxalement de partir et plonge dans une profonde dépression.

« Dieu m’aide pour tout »

À partir de 1978, il monte un spectacle tous les deux ans dans des salles gigantesques où il prêche l’espérance. De Jules César à Jean-Paul II, il raconte, avec l’historien Alain Decaux, des personnages historiques. Son œuvre devient un théâtre de masse qui parle au cœur

« La Terre est en danger de mort. Je me suis dit : il faut une prise de conscience universelle pour nous sortir de la merde et réorganiser la Terre, le sable, la mer et tout le monde », clamait-il de sa voix de rocaille. 

À 50 ans, il se fait baptiser en même temps que son fils Julien, fruit d’un troisième mariage. « Ce n’est pas moi qui monte le spectacle, Dieu m’aide pour tout », aimait répéter cet humaniste mystique et souvent grandiloquent. 

« Si le public ressort de mes spectacles avec au cœur l’envie d’aimer un peu plus son prochain, avec l’envie de se battre pour plus de fraternité, avec le dégoût de l’injustice et de l’inégalité, alors je suis content, je pense avoir été utile ». (france24)

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