B’Tselem, la grande ONG de défense des droits humains, estime que le pays vit une ségrégation organisée entre juifs et arabes.
Quel tabou a rompu B’Tselem ?
Celui de l’apartheid, du nom de l’ancien régime de ségrégation raciale en Afrique du Sud (1948-1991). Une suprématie juive du Jourdain à la Méditerranée : c’est l’apartheid. C’est par ce titre choc que la plus connue des ONG israéliennes de défense des droits humains, intitule son rapport, publié hier en Israël.
Jusqu’ici, B’Tselem ne s’était focalisée que sur les territoires occupés depuis 1967, dont la Cisjordanie. Mais désormais, pour l’ONG, présenter la situation avec d’un côté le territoire israélien, où prospère une démocratie dynamique et inclusive, et de l’autre une occupation militaire temporaire, encadrée par le droit international, est devenu caduque. De la poudre aux yeux , dit Kareem Jubran, coordinateur de terrain de l’organisation.
Quels éléments avance B’Tselem ?
Selon le rapport, il y a une discrimination systémique des Palestiniens, dans tout le territoire qu’Israël contrôle, que ce soit dans leur accès à la propriété et à la citoyenneté, leur liberté de mouvement et d’expression. L’intensité de cette discrimination dépend de l’endroit de naissance (Israël, Jérusalem, Cisjordanie…). L’ensemble […] est organisé selon un unique principe : faire avancer la suprématie d’un groupe – les juifs – sur un autre – les Palestiniens , juge l’organisation.
Quelles conséquences ?
Sur place, elles seront minimes dans l’immédiat. B’Tselem souhaitait ouvrir le débat. C’est raté. La classe politique est restée muette. En revanche, l’ONG renforce l’argumentaire de ceux, à commencer par certains Palestiniens, qui estiment que l’occupation militaire a laissé la place à l’apartheid : un crime contre l’humanité selon le statut de Rome qui a institué la Cour pénale internationale en 2002. (ouestfrance)
