Depuis sa sortie de l’Union européenne et la fin de la période de transition le 31 décembre, le Royaume-Uni est devenu un « pays tiers ». L’UE a donc transformé sa « représentation » à Londres en « délégation » et y a dépêché son premier ambassadeur. Mais le gouvernement britannique ne veut pas reconnaître son statut diplomatique.
Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet
Londres ne veut pas aller plus loin que le statut de protection accordé aux organisations internationales, au grand dam de Bruxelles. Pour leur première réunion depuis la sortie effective du Royaume-Uni de l’UE, les 27 ministres des Affaires étrangères en sont déjà à devoir traiter de tensions avec Londres.
Tel est l’amer constat dressé par Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne. Pour lui, le refus britannique d’accorder à la délégation de l’Union européenne le même statut qu’une ambassade est « un signal inamical » qui n’augure rien de bon pour l’avenir
« Nous ne demandons rien de nouveau, nous ne demandons pas un traitement de faveur, a souligné Josep Borrell. Nous avons 143 délégations à travers le monde. Sans aucune exception, tous les pays hôtes ont accepté d’accorder à ces délégations et à leur personnel un statut équivalent à celui de missions diplomatiques d’État selon la convention de Vienne, et le Royaume-Uni est parfaitement au courant. Cent-quarante-trois États à travers le monde ! Chacun d’entre eux ! »
Les Européens accusent les Britanniques de mesquinerie, soulignent que ce statut diplomatique ne les dérangeait en rien lorsqu’ils étaient membres de l’UE, mais les négociations sont encore au point mort. En attendant, João Vale de Almeida, l’ambassadeur de l’Union à Londres, n’a toujours pas présenté ses lettres de créance à la reine
Le Royaume-Uni a de son côté annoncé jeudi la nomination de Lindsay Croisdale-Appleby comme représentant du pays auprès de l’UE. (rfi)