Lors de son 58e sommet, qui s’est tenu en visio-conférence ce week-end, la Cédéao a proposé des mesures de lutte contre le Covid-19. À commencer par une harmonisation du prix des test PCR pour les voyageurs, afin de permettre une meilleure visibilité pour ceux qui se déplacent entre les différents pays de la sous-région. Pour le moment, il y a une vraie disparité entre les pays. Et ce n’est pas le seul frein à la circulation.
50 dollars maximum, c’est le prix harmonisé que veulent atteindre les États de l’Afrique de l’Ouest pour leurs tests PCR. 50 dollars, c’est la fourchette basse pratiquée actuellement dans la sous-région. Car au Ghana ou au Nigeria, on peut facturer jusqu’au triple.
Ces disparités ne facilitent pas les déplacements entre pays, comme le voudrait la Cédéao, surtout s’il faut effectuer un prélèvement au départ et un autre à l’arrivée… Et ce n’est pas le seul frein.
Le ministre ivoirien de la Santé a également évoqué sur notre antenne une harmonisation de la durée de validité du certificat de test. Là-aussi variable d’un pays à l’autre.
1 000 à 2 000 tests en Afrique de l’Ouest chaque jour
Reste en revanche une autre question : celle de la capacité de test pour l’ensemble de la population.
Si dans les capitales, l’accès à un centre de dépistage est possible, les zones rurales et périphériques sont encore trop souvent ignorées, et le nombre de cas décelés bien en-deça de la réalité de la circulation réelle de l’épidémie.
Le Dr Issa Malam Kanta est responsable médical de l’ONG Alima, à Dakar, qui oeuvre dans une dizaine de pays africains. La volonté d’harmoniser le prix des tests PCR dans la zone Cédéao est sûrement une bonne chose pour les voyageurs dit-il, mais cela cache un criant manque d’accès aux tests pour la population générale, car on ne fait en ce moment que de 1 000 à 2 000 tests quotidiens en Afrique de l’Ouest, ce qui est trop peu.
Les spécialistes espèrent l’arrivée prochaine et massive des tests antigéniques, moins fiables mais beaucoup plus rapides et faciles à déployer. (rfi)