Les experts de l’Organisation mondiale de la Santé ont commencé à Wuhan leur enquête de terrain sur l’origine du virus Sars-Cov2, responsable de la pandémie de Covid-19. Sous très haute surveillance des Chinois qui préfèrent incriminer les aliments étrangers importés…
Quelle est la marge de manœuvre des dix experts de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), pour enquêter sur l’origine du virus Sars-Cov2 à Wuhan, la ville chinoise berceau de la pandémie mondiale de Covid-19 ? Officiellement, tout va pour le mieux. Sortis jeudi 28 janvier 2021 de quatorze jours de quarantaine, les enquêteurs ont commencé leurs visites de terrain.
Samedi 30 janvier, ils ont été reçus à l’hôpital Jinyintan, le premier à avoir accueilli des patients atteints de ce qui n’était alors qu’un mystérieux virus. Ce dimanche 31 janvier, ils se sont rendus au marché Huanan, premier foyer connu de l’épidémie, où étaient notamment vendus des animaux sauvages vivants. À chaque fois, les visites se font sous très haute surveillance. Fermement tenus à l’écart par des policiers en civil, les journalistes en sont réduits à photographier au téléobjectif et à scruter les comptes Twitter des membres de la délégation, qui ne disent pas grand-chose.
L’OMS tente de tempérer les attentes. Elle souligne, à juste titre, que ce type d’enquête pour déterminer les véhicules entre l’animal réservoir du virus (sans doute une chauve-souris) et l’homme, est forcément long. Cela ne lève pas les doutes sur la coopération de la Chine.
Le pouvoir communiste est quasi-muet sur la mission des spécialistes étrangers, dont il minimise la portée. Ce n’est pas une enquête , a réaffirmé un porte-parole des Affaires étrangères. Surtout, après avoir initialement identifié les animaux sauvages du marché comme la source probable, Pékin insiste aujourd’hui sur l’hypothèse d’une contamination par des aliments congelés importés. Bref un virus venu de l’étranger. (ouestfrance)
