Alors que les rebelles Houthis ont repris depuis lundi 8 février une offensive contre la ville de Marib, l’un des bastions encore tenus par les forces gouvernementales et saoudiennes dans le nord du Yémen, Paris a dénoncé mardi 9 février « une escalade » qui doit « cesser immédiatement », emboîtant le pas de Washington et Londres.
Les ambitions des Houthis sur Marib ne sont pas récentes. Après avoir quitté Sana’a en 2015, le gouvernement du président Abdrabbo Mansour Hadi a fait de la ville sa base forte dans le nord du pays. Et la province est riche en ressources gazières et pétrolières.
Depuis un an, les rebelles Houthis ont ouvert plusieurs fronts autour de Marib, mais les combats avaient cessé ces dernières semaines : ils se déroulent désormais aux portes de cette ville où deux millions de personnes déplacées ont trouvé refuge.
« Arrêtez vos attaques et nous arrêterons nos attaques contre vous : c’est aussi simple que ça », a répondu mardi 9 février Hicham Charraf, l’un des dirigeants de la rébellion. Il accuse l’aviation saoudienne d’avoir visé les forces de son mouvement. Selon les Houthis, ce message est adressé aux Saoudiens, mais aussi à la nouvelle administration américaine.
Car Joe Biden a déjà pris le contrepied de son prédécesseur, Donald Trump, affirmant que la guerre au Yémen, qui « a créé une catastrophe humanitaire et stratégique », « doit cesser ». Dans un espoir de favoriser une solution négociée, Washington avait également annoncé la suspension de ses exportations d’armes vers l’Arabie saoudite et retiré les Houthis des organisations soutenant le terrorisme. (rfi)