Depuis plusieurs mois, la ville de Mutwanga, dans la région de Beni au Nord-Kivu (est de la RD Congo) est en proie aux exactions du groupe rebelle Forces démocratiques alliées (ADF) qui sévit dans la région depuis 2014. Le plus souvent en déroute face aux attaques répétées de cette milice d’origine ougandaise contre ses positions, l’armée a exposé jeudi 11 février, le corps d’un combattant tué pour rassurer les populations comme en atteste une vidéo parvenue à la rédaction des Observateurs de France 24.
Dans la vidéo qui a été largement partagée sur Whatsapp, on peut voir des soldats de la mission de l’ONU en RDC, la Monusco, reconnaissables à leurs casques bleus, regarder sans intervenir un groupe de personnes transportant un cadavre habillé en tenu militaire, attaché sur du bois. Ces derniers sont applaudis et salués par les cris de joie d’une foule restée sur les bords de la piste rocailleuse.
Les faits se sont déroulés, dans la matinée du jeudi 11 février à Mutwanga, une ville située près de la frontière ougandaise et qui abrite une base de la Monusco et un camp militaire des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).
Située à près de 50 km de Béni, la capitale de la province du Nord-Kivu dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), la ville venait de subir la veille dans la nuit une énième attaque du groupe rebelle Forces démocratiques alliées (ADF), constitué principalement de combattants ougandais, ayant fait allégeance à l’organisation Etat islamique en Afrique centrale (ISCAP). Repoussée par l’armée, l’opération militaire s’est soldée par la mort d’un rebelle. Deux autres ont été capturés selon Radio Okapi, financée par les Nations Unies.
“On croyait que les rebelles ADF étaient invincibles”
Ricardo Rapenzi, directeur de la radio locale Ruwenzori Voice était sur place lors de la procession des populations accompagnée par l’armée. Il raconte :Les populations sont donc sorties massivement voir le corps de ce combattant ADF pour être sûr que l’armée avait bien pris le dessus. Très souvent, les militaires ont été en déroute face à la milice. Et les rebelles quand ils viennent en nombre dans les villes, ils pillent les populations, repartent avec les marchandises, les chèvres, de la nourriture, sans être inquiétés.
Nous avions fini par croire qu’ils étaient invincibles. Et à chaque fois que l’armée dit qu’elle a repoussé telle attaque ou tué tel nombre de rebelles, les populations n’y croient pas parce qu’elles ne voient pas les corps, les cadavres. Pour les gens ici, l’armée parlait mais n’apportait pas de preuves de ses faits d’armes.
C’est pour rétablir la confiance que l’armée a laissé les populations s’approcher du corps et le transporter… (France24)