Au Sénégal, l’affaire Ousmane Sonko continue d’agiter le débat politique. L’opposant, arrivé troisième à la dernière présidentielle, est accusé de viol par une employée d’un salon de massage. L’immunité parlementaire du député a été levée, vendredi dernier. Pour les responsables de la majorité, il s’agit d’une « affaire privée » et la justice devra trancher, mais le camp d’Ousmane Sonko dénonce un « complot » pour l’écarter de la scène politique ainsi qu’une série d’arrestations de ses partisans ces derniers jours.
Dans ce contexte de bras de fer, des responsables religieux – chrétiens et musulmans – ont lancé une médiation.
Ils ont déjà rencontré Ousmane Sonko, chez lui, samedi dernier. Un échange qualifié de « franc » et « ouvert ». Les membres du collectif, coordonné par l’abbé Jacques Seck, ont demandé à l’opposant de lancer des appels à l’apaisement.
« Loin de nous l’idée de nous immiscer dans l’action de l’institution judiciaire. Nous ne sommes pas des juges ni des avocats. Nous sommes des facilitateurs, des personnes de bonne volonté, avant que cela ne dégénère et devienne ingérable parce qu’il y a déjà des échauffourées. Il y a des blessés, des maisons qui ont été brûlées… », précise Mame Mactar Guèye, porte-parole de l’ONG islamique Jamra.
« Pas de parti pris », assure le collectif « Des religieux pour la sauvegarde de la paix civile » qui cherche désormais à rencontrer la plaignante, mais cela n’est pas si simple : « Cela traîne un peu parce que d’après ce que ses avocats m’ont dit, depuis le dépôt de sa plainte, elle ne cesse de recevoir des menaces de mort et puisqu’elle a droit à une protection de son intégrité physique, l’État a pris les dispositions pour qu’elle bénéficie d’une garde rapprochée, etc. »
Une médiation pour faire baisser la tension, mais la procédure suit son cours : Ousmane Sonko est donc convoqué mercredi matin par le juge d’instruction. L’opposant a déjà affirmé qu’il ne répondrait pas à une convocation. Dans ce cas, le juge pourrait alors décerner un mandat d’amener. (Rfi)