La Banque mondiale a accordé mercredi 100 millions de dollars (environ 83 millions d’euros) pour un projet de relance d’urgence dans le nord du Mozambique, où une insurrection islamiste a déplacé des centaines de milliers d’habitants.
Un accord pour le financement, qui fait partie d’un projet de 700 millions de dollars sur trois ans, a été signé par le gouvernement et le Bureau des Nations unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS), partenaire pour la mise en oeuvre de ce projet.
Depuis fin 2017, des groupes jihadistes terrorisent la province du Cabo Delgado, pauvre mais riche en gaz naturel, située au nord-est du Mozambique, à la frontière avec la Tanzanie.
Les attaques meurtrières de ces combattants, connus localement sous le nom d' »Al-Shabab » (« les jeunes » en arabe), sont montées en puissance depuis un an: ils exercent une violence spectaculaire, pratiquant viols, décapitations et incendiant des villages, pour marquer les esprits.
Le 24 mars, des groupes armés ont attaqué la ville portuaire de Palma, faisant des dizaines de morts et provoquant la fuite de plus de 25.000 personnes. Le raid at été revendiqué par le groupe Etat islamique.
Au fil des ans, ces violences ont déjà fait plus de 2.800 morts, selon l’ONG Acled.
Le président du Mozambique Filipe Nyusi, présent lors de la signature de cette aide à Pemba, la capitale de la province du Cabo Delgado, a souligné que celle-ci allait permettre « de sortir des familles d’une situation de vulnérabilité grâce à une intégration socio-économique ».
L’objectif, a-t-il dit, est de « restaurer la normalité dans les zones affectées », où environ 700.000 personnes ont été déplacées.
Le projet d’aide inclut un soutien à la reprise des activités, via la fourniture de services sociaux, le développement de l’agriculture et des infrastructures comme la construction d’écoles et d’hôpitaux mobiles.
« En tant que banque nous ne soutenons pas les (besoins) humanitaires, mais ce qui est vraiment devenu clair désormais, c’est qu’il n’y a pas de ligne claire entre l’humanitaire et le développement », a commenté auprès de l’AFP Idah Pswarayi-Riddihough, directrice de la Banque mondiale pour le Mozambique. (Afp)