Le président Bah N’Daw et le Premier ministre Moctar Ouane ont annoncé leur démission, mercredi 26 mai en début d’après-midi. La délégation de la troïka – composée des représentants de la Cédéao, de l’Union africaine et de l’ONU – était à Kati, où se trouvaient les deux dirigeants maliens depuis leur arrestation, le lundi 24 mai.
Retenus dans le camp militaire de Kati depuis lundi après-midi par la junte du CNSP, les deux dirigeants maliens ont reçu, mercredi 26 mai au matin, la visite d’une délégation de la Cédéao, de l’Union africaine et de la Minusma, conduite par le médiateur de la Cédéao, Goodluck Jonathan. Cette équipe de médiation cherche depuis hier (mardi) à trouver une issue à la crise que traverse le Mali depuis le nouveau coup des militaires du CNSP, mécontents du nouveau gouvernement annoncé lundi, qui ne reconduisait pas deux des leurs. Le colonel Goïta avait indiqué, mardi dans la soirée, avoir écarté les deux hommes en les accusant d’avoir formé un nouveau gouvernement sans le consulter alors qu’il est le vice-président en charge des questions de sécurité.
C’est à l’occasion de cette visite de la délégation dans le camp militaire de Kati que les deux dirigeants maliens ont annoncé qu’ils quittaient leurs fonctions. « Lorsque nous sommes arrivés, ils ont lu leur lettre de démission qui était déjà prête », a précisé une source diplomatique ouest-africaine, présente lors de la réunion de ce matin. Cette source explique ne pas avoir du tout apprécié la méthode. « Nous ne pouvons pas exclure qu’ils aient démissionné sous la contrainte. »
Assimi Goïta prendra la présidence
Peu avant la fin de la réunion, l’information de la démission des deux dirigeants captifs avait été divulguée, confirmée par des collaborateurs de la junte. Selon la même source diplomatique, le chef de la junte et vice-président actuel Assimi Goïta a exposé son plan pour la suite : c’est lui qui prendra la présidence de la transition, le poste de vice-président restant vacant. Quant au poste de Premier ministre, pas de détails, mais on sait que les consultations avaient commencé dès lundi, auprès du mouvement M5 notamment.
La délégation s’est ensuite rendue dans les bureaux du colonel Goïta, qu’elle avait déjà vu la veille au soir. « C’est ce qu’ils ont proposé, précise le diplomate ouest-africain, mais nous avons exprimé notre désapprobation. » Pas d’annonce à ce stade, mais les chefs d’État de la région devraient se réunir au plus vite. Quant aux désormais ex-président et ex-Premier ministre, ils devraient être libérés d’ici à la fin de la journée, ainsi que les autres personnes qui étaient retenues avec eux. (Rfi)