jeudi, avril 25, 2024
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Le travail des enfants augmente pour la première fois en 20 ans

Des millions d’enfants risquent d’être poussés à travailler à cause de la pandémie de la COVID-19, au moment où le monde a enregistré la première hausse du nombre d’enfants au travail en deux décennies, a signalé l’ONU jeudi.

n rapport conjoint de l’Organisation internationale du travail (OIT) et de l’Unicef, l’agence onusienne en charge du bien-être des enfants, estime qu’au début 2020, 160 millions d’enfants étaient forcés de travailler, soit 8,4 millions de plus en quatre ans.

Si les projections actuelles sur la hausse de la pauvreté dans le monde devaient se matérialiser, ce sont neuf millions d’enfants de plus qui vont être forcés de trouver du travail d’ici la fin de l’année prochaine, selon le rapport.

Mais les modèles statistiques montrent que ce nombre pourrait être plus de cinq fois plus élevé, a affirmé Claudia Cappa, statisticienne de l’Unicef et co-auteure du rapport.

Si les protections sociales baissent par rapport à leur niveau actuel, à cause de mesures d’austérité et d’autres facteurs, le nombre d’enfants forcés de travailler pourrait bondir de 46 millions» d’ici la fin 2022, a-t-elle expliqué à l’AFP.

50 % des enfants ont entre 5 et 11 ans

Le rapport, publié tous les quatre ans, montre que la moitié de tous les enfants qui travaillent ont seulement entre cinq et onze ans.

La tendance à la hausse a commencé avant que la pandémie ne chamboule totalement l’économie mondiale et ne marque un tournant par rapport à la période entre 2000 et 2016, pendant laquelle le nombre d’enfants au travail a décru de 94 millions.

Juste au moment où la crise sanitaire se répandait dans le monde entier, 1 enfant sur 10 était au travail, et l’ONU signale que la situation risque de se dégrader encore si rien n’est fait pour aider les familles qui plongent dans la pauvreté.

Nous perdons du terrain dans la lutte contre le travail des enfants, et l’année dernière n’a pas rendu les choses plus faciles», a souligné Henrietta Fore, qui dirige l’Unicef.

Et d’ajouter : Alors que nous avons largement entamé la deuxième année de confinements, fermetures d’écoles, secousses économiques et budgets nationaux en recul, les familles sont forcées de faire des choix cornéliens».

Le phénomène frappe plus les garçons, qui comptaient pour 97 millions sur le total de 160 millions d’enfants au travail début 2020.

Le travail dangereux en progression

Plus inquiétante encore est la progression du nombre d’enfants de 5 à 17 ans qui font un travail dangereux, c’est-à-dire qui peut avoir un effet direct sur leur développement, leur éducation ou leur santé. Une catégorie qui comprend des secteurs dangereux comme les mines ou la pêche ou encore le fait de travailler plus de 43 heures par semaine, ce qui rend toute scolarisation quasiment impossible.

L’OIT et l’Unicef estiment qu’au début 2020, 79 millions d’enfants étaient occupés à ce genre de travaux dangereux, soit 6,5 millions de plus que quatre ans plus tôt.

La très grande majorité des enfants (70 % ou 112 millions) sont occupés à des tâches agricoles tandis que 20 % sont actifs dans le secteur des services et les 10 % restant dans l’industrie.

C’est l’Afrique subsaharienne qui a vu la plus forte hausse du nombre d’enfants au travail. Ils y en avait 16,6 millions de plus au début de l’année dernière qu’en 2016.

Ces nouvelles projections sont un cri d’alarme», a souligné le patron de l’OIT, Guy Rider, appelant à briser le cycle de la pauvreté et du travail des enfants». (CBC/Radio-Canada)

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