mardi, mars 19, 2024
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Macron décide de réduire la présence militaire française dans le SAHEL

Au Mali-même, le journal Malikilé se demande s’il s’agit d’un « aveu d’échec de la stratégie militaire de la France au Sahel », d’un « coup de sang » ou d’une « grosse irritation sur l’évolution de la situation au Mali ». Tout à ses questions, Malikilé remarque aussi que « le futur candidat Emmanuel Macron s’épargne une épée de Damoclès au-dessus de sa tête avec d’éventuelles annonces de soldats français morts quelque part dans le vaste désert sahélien ».

« Macron enterre Barkhane, lance, à Dakar, le quotidien EnQuête, Alea jacta est ! Barkhane ne sera plus, dans les jours et semaines qui viennent ». Dans ce journal sénégalais, Thierno Souleymane Diop Niang, chercheur en relations internationales estime que les autorités françaises « doivent savoir que le Mali est en droit de réunir tous les protagonistes pour dialoguer, afin de trouver une solution à la crise ».

Pour le journal 24 Heures, « les véritables raisons derrière ce retrait interrogent. Ce, d’autant plus que pour une situation politique quasi similaire au Tchad, la réaction de l’Élysée avait été beaucoup plus conciliante, suscitant même de vives critiques quant au deux poids deux mesures des décisions françaises ».

« Barkhane fait son paquetage !, enchérit Wakat Sera, en attendant un enterrement de première classe, ou une inhumation dans l’intimité familiale, tout dépendra de celui qui en a signé l’acte de décès ». Selon ce journal ouagalais, « après une agonie lente », la Force Barkhane « vient de pousser son dernier soupir ».

Cette annonce « sonne comme une sanction contre la soldatesque qui vient de confisquer le pouvoir au Mali, formule cet autre journal burkinabè qu’est Le PaysC’est aussi, pourrait-on dire, un véritable camouflet pour la CEDEAO qui a décidé de caresser le colonel Goita et compagnie dans le sens du poil (…) Assimi Goita et ses frères d’armes vont devoir attacher maintenant, solidement les lacets de leurs godasses ». 

En France aussi, des journaux spécialisés sur l’actualité africaine se posent ce matin bien des questions sur le changement de format de l’armée française

Par exemple, « L’heure du retrait des troupes françaises au Sahel a-t-elle sonné ? », se demande Le Point Afrique, en soulignant que Barkhane est « l’opération française la plus longue et la plus coûteuse depuis la Seconde Guerre mondiale ». Comme le remarque ce journal, « À l’annonce de ce projet de retrait, de nombreuses questions se bousculent. Des militaires vont-ils être rapatriés ? Combien ? Des bases vont-elles être fermées ? Comment les partenaires vont-ils réagir ?»

À noter enfin cette remarque très intéressante, visant à démonter qu’une réduction d’effectif de n% ne veut pas dire réduction du nombre de combattants de ce-même n% « sorte de loi d’airain de l’arithmétique militaire ». Et c’est le quotidien L’Opinion qui l’explique. « L’effet militaire d’une réduction des effectifs n’est pas proportionnel à son pourcentage : 10 % d’hommes en moins, c’est beaucoup plus que 10 % en moins sur le terrain, prévient ce quotidien (…) Dans une armée moderne, les fonctions de soutien et d’appui — logistique, renseignement, médical, protection des bases, maintenance, etc — mobilisent des effectifs importants et difficilement compressibles. Le plus simple à réduire, c’est le nombre de personnels qui sortent des bases pour produire un effet militaire sur l’ennemi ».

Voilà pourquoi L’Opinion souligne que la baisse des effectifs de « Barkhane » va devoir être gérée « avec doigté » vis-à-vis des alliés européens de la France. Car pour les Européens, « venir aider les Français est une chose, les remplacer alors qu’ils rapatrient leurs soldats en est une autre, assez différente ». Nuance ! (rfi.fr)

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