mardi, mars 19, 2024
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Euro-2021. Roberto Mancini, le coach de la Renaissance italienne

Le sélectionneur italien Roberto Mancini a repris en main la Nazionale après le fiasco de la non-qualification au Mondial-2018. Trois ans plus tard, l’Italie est championne d’Europe après sa victoire dimanche face à l’Angleterre à Wembley. D’outsider à favorite des bookmakers puis championne d’Europe, tel est le parcours de l’Italie dans cet Euro-2021. Après une compétition quasi-parfaite du match d’ouverture au stade Olimpico de Rome à la finale remportée dimanche 11 juillet aux tirs au but à Wembley, la Nazionale est de retour au premier plan du football. Le chemin parcouru est immense pour la « Squadra Azzura » depuis le traumatisme de la qualification ratée pour le Mondial-2018, une première depuis 60 ans. Roberto Mancini a alors repris les rênes de l’équipe et bâti une machine à gagner et à briller. Invincible depuis 34 matchs Un chiffre dit la toute-puissance actuelle des Italiens sous la baguette du professeur Mancini : 34. Depuis septembre 2018 et 34 matchs, l’Italie n’a plus perdu. Elle a aligné 27 victoires et 7 matches nuls et a marqué à 80 reprises, pour seulement 11 buts concédés et 21 clean sheets (un match sans but encaissé). Elle n’est plus qu’à un match d’égaler le recordman, l’Espagne. Avec ses cinq victoires de rang dans le tournoi de la phase de groupes au quart de finale, la Squadra Azzurra égale la meilleure série du tournoi continental, déjà réalisée par la France (1984), les Pays-Bas (1988-1992) et la République tchèque (2000-2004). « Au début, quand il nous a dit de garder en tête l’idée de remporter l’Euro, on pensait qu’il était fou », a admis cette semaine le capitaine Giorgio Chiellini, qui a vécu sur le terrain l’humiliation du barrage perdu contre la Suède en novembre 2017, privant l’Italie de la Coupe du monde pour la première fois depuis 1958. « Mais c’est un rêve qu’il a lentement instillé dans nos esprits, jusqu’à ce que ça devienne vrai », a-t-il ajouté, interrogé sur le site de l’UEFA, trois jours avant que l’Italie ne remporte dimanche à Wembley (1-1 a.p., 3-2 t.a.b.) le deuxième Euro de son histoire après 1968. Des tifosis réconciliés La victoire à l’Euro vient d’abord récompenser son patient travail de reconstruction, mené avec l’appui de nombre de ses anciens partenaires de la Sampdoria, dont son « quasi-frère » Gianluca Vialli. En mai 2018, ils étaient pourtant peu nombreux à se presser pour prendre la succession Gian Piero Ventura après la chute en barrages. Carlo Ancelotti, premier choix, avait poliment décliné et Mancini, alors entraîneur du Zénith Saint-Pétersbourg et sans doute le plus motivé pour le poste, a été nommé. Pour les supporters, revoir la « Nazionale » gagner était déjà une première satisfaction, lors de qualifications sans fausse note pour l’Euro (dix victoires en dix matchs), un exploit que l’Italie fut le seul à réussir en dehors de la Belgique. S’y est ajoutée la surprise de la voir bien jouer, courir partout et marquer but sur but au cours d’un premier tour survolé contre la Turquie (3-0), la Suisse (3-0) et le pays de Galles (1-0). Mais avec les matchs à élimination directe, les supporters ont aussi découverts que cette équipe sans grande expérience internationale peut aussi résister à la tension des rendez-vous couperets (2-1 après prolongations en 8e contre l’Autriche). Et même donner la leçon, dans l’envie et le jeu, à la Belgique, parmi les favorites après la sortie de route de la France. Et ainsi de suite jusqu’à ce renversement de situation face à l’Angleterre. Mancini n’a cessé de le répéter pendant l’Euro, et encore samedi à la veille de la finale, l’œil pétillant sous sa mèche grisonnante: il veut que ses joueurs s’amusent et que sa Nazionale soit « divertissante ». Droit comme un « i » sur le bord du terrain, Mancini parle régulièrement à ses joueurs pour les replacer ou leur conseiller un déplacement d’un simple geste. Avec les certitudes acquises en vingt ans de métier et des titres à foison remportés dans quasiment tous les clubs qu’il a entraînés (Fiorentina, Lazio, Inter, Manchester City, Galatasaray). Une équipe jeune et sans superstars Sous Roberto Mancini, l’équipe d’Italie sans grandes stars s’appuie sur un équilibre parfait entre une défense solide – expérience du duo Chiellini-Bonucci et vigilance de l’intraitable gardien Donnarumma – et une attaque protéiforme, capable de percer plein axe avec Barella et Insigne, comme de s’envoler sur les ailes avec Chiesa et Spinazzola. Au milieu, le duo Marco Verratti-Jorginho ratisse et est crucial pour le développement du jeu. L’Italie, surtout, a gardé sa solidité et son enthousiasme, même contre le premier au classement mondial, ce qui a fait taire les dernières réserves de ceux qui pointaient la relative faiblesse des adversaires jusqu’ici. Roberto Mancini aime surtout construire ses équipes à base de jeunes talents. Depuis sa reprise de l’équipe, Il a aligné 63 joueurs différents et en a fait débuter 33. Parmi eux, on dénombre le désormais titulaire quasi inamovible Nicolò Barella, le Parisien Moise Kean ou encore Domenico Berardi, Stefano Sensi, Alessandro Bastoni, Manuel Locatelli et Emerson Palmieri. Parfois, Mancini les prend au berceau, sans même que les jeunes pépites n’aient disputé de matches en Série A, à l’image de Nicolò Zaniolo ou Sandro Tonali qui ont été appelés à respectivement 19 et 20 ans. L’ancien attaquant aime aussi faire tourner son effectif. Il est le seul sélectionneur à avoir utilisé 25 des 26 joueurs à sa disposition, allant même jusqu’à faire entrer son deuxième gardien Salvatore Sirigu face au pays de Galles en fin de match. Un temps de jeu symbolique offert qui peut s’expliquer par son histoire personnelle : Mancini avait toujours vécu comme une déchirure le fait de ne pas avoir joué une seule minute du Mondial-1990 organisé par l’Italie, troisième de cette compétition. Renouvelé jusqu’en 2026 Preuve de la satisfaction offerte par le sélectionneur, la fédération italienne a renouvelé son contrat jusqu’à 2026 avant même le début de l’Euro. À Wembley, ce « temple du football », comme le sélectionneur italien le qualifie avec respect, il a finalement soulevé le trophée Henry Delaunay, 10 ans après une Coupe d’Angleterre soulevée au même endroit. Neuf ans après sa dernière finale d’Euro, perdue en 2012 contre l’Espagne (4-0), la Nazionale rentre chez elle avec un nouveau titre et encore plus de certitudes encore qu’au début du tournoi. Sous l’impulsion de Roberto Mancini, elle s’est replacée dans la cour des grands et dans plus d’un an, elle lorgnera forcément sur la Coupe du monde au Qatar.

Le sélectionneur italien Roberto Mancini a repris en main la Nazionale après le fiasco de la non-qualification au Mondial-2018. Trois ans plus tard, l’Italie est championne d’Europe après sa victoire dimanche face à l’Angleterre à Wembley.

D’outsider à favorite des bookmakers puis championne d’Europe, tel est le parcours de l’Italie dans cet Euro-2021. Après une compétition quasi-parfaite du match d’ouverture au stade Olimpico de Rome à la finale remportée dimanche 11 juillet aux tirs au but à Wembley, la Nazionale est de retour au premier plan du football.

Le chemin parcouru est immense pour la « Squadra Azzura » depuis le traumatisme de la qualification ratée pour le Mondial-2018, une première depuis 60 ans. Roberto Mancini a alors repris les rênes de l’équipe et bâti une machine à gagner et à briller. 

Invincible depuis 34 matchs 

Un chiffre dit la toute-puissance actuelle des Italiens sous la baguette du professeur Mancini : 34. Depuis septembre 2018 et 34 matchs, l’Italie n’a plus perdu. Elle a aligné 27 victoires et 7 matches nuls et a marqué à 80 reprises, pour seulement 11 buts concédés et 21 clean sheets (un match sans but encaissé). Elle n’est plus qu’à un match d’égaler le recordman, l’Espagne.

Avec ses cinq victoires de rang dans le tournoi de la phase de groupes au quart de finale, la Squadra Azzurra égale la meilleure série du tournoi continental, déjà réalisée par la France (1984), les Pays-Bas (1988-1992) et la République tchèque (2000-2004). 

« Au début, quand il nous a dit de garder en tête l’idée de remporter l’Euro, on pensait qu’il était fou », a admis cette semaine le capitaine Giorgio Chiellini, qui a vécu sur le terrain l’humiliation du barrage perdu contre la Suède en novembre 2017, privant l’Italie de la Coupe du monde pour la première fois depuis 1958. 

« Mais c’est un rêve qu’il a lentement instillé dans nos esprits, jusqu’à ce que ça devienne vrai », a-t-il ajouté, interrogé sur le site de l’UEFA, trois jours avant que l’Italie ne remporte dimanche à Wembley (1-1 a.p., 3-2 t.a.b.) le deuxième Euro de son histoire après 1968.

Des tifosis réconciliés 

La victoire à l’Euro vient d’abord récompenser son patient travail de reconstruction, mené avec l’appui de nombre de ses anciens partenaires de la Sampdoria, dont son « quasi-frère » Gianluca Vialli.  En mai 2018, ils étaient pourtant peu nombreux à se presser pour prendre la succession Gian Piero Ventura après la chute en barrages. Carlo Ancelotti, premier choix, avait poliment décliné et Mancini, alors entraîneur du Zénith Saint-Pétersbourg et sans doute le plus motivé pour le poste, a été nommé.

Pour les supporters, revoir la « Nazionale » gagner était déjà une première satisfaction, lors de qualifications sans fausse note pour l’Euro (dix victoires en dix matchs), un exploit que l’Italie fut le seul à réussir en dehors de la Belgique. 

S’y est ajoutée la surprise de la voir bien jouer, courir partout et marquer but sur but au cours d’un premier tour survolé contre la Turquie (3-0), la Suisse (3-0) et le pays de Galles (1-0).  

Mais avec les matchs à élimination directe, les supporters ont aussi découverts que cette équipe sans grande expérience internationale peut aussi résister à la tension des rendez-vous couperets (2-1 après prolongations en 8e contre l’Autriche). Et même donner la leçon, dans l’envie et le jeu, à la Belgique, parmi les favorites après la sortie de route de la France. Et ainsi de suite jusqu’à ce renversement de situation face à l’Angleterre.

Mancini n’a cessé de le répéter pendant l’Euro, et encore samedi à la veille de la finale, l’œil pétillant sous sa mèche grisonnante: il veut que ses joueurs s’amusent et que sa Nazionale soit « divertissante ».

Droit comme un « i » sur le bord du terrain, Mancini parle régulièrement à ses joueurs pour les replacer ou leur conseiller un déplacement d’un simple geste. Avec les certitudes acquises en vingt ans de métier et des titres à foison remportés dans quasiment tous les clubs qu’il a entraînés (Fiorentina, Lazio, Inter, Manchester City, Galatasaray). 

Une équipe jeune et sans superstars 

Sous Roberto Mancini, l’équipe d’Italie sans grandes stars s’appuie sur un équilibre parfait entre une défense solide – expérience du duo Chiellini-Bonucci et vigilance de l’intraitable gardien Donnarumma – et une attaque protéiforme, capable de percer plein axe avec Barella et Insigne, comme de s’envoler sur les ailes avec Chiesa et Spinazzola. Au milieu, le duo Marco Verratti-Jorginho ratisse et est crucial pour le développement du jeu. 

L’Italie, surtout, a gardé sa solidité et son enthousiasme, même contre le premier au classement mondial, ce qui a fait taire les dernières réserves de ceux qui pointaient la relative faiblesse des adversaires jusqu’ici.  

Roberto Mancini aime surtout construire ses équipes à base de jeunes talents. Depuis sa reprise de l’équipe, Il a aligné 63 joueurs différents et en a fait débuter 33. Parmi eux, on dénombre le désormais titulaire quasi inamovible Nicolò Barella, le Parisien Moise Kean ou encore Domenico Berardi, Stefano Sensi, Alessandro Bastoni, Manuel Locatelli et Emerson Palmieri. Parfois, Mancini les prend au berceau, sans même que les jeunes pépites n’aient disputé de matches en Série A, à l’image de Nicolò Zaniolo ou Sandro Tonali qui ont été appelés à respectivement 19 et 20 ans. 

L’ancien attaquant aime aussi faire tourner son effectif. Il est le seul sélectionneur à avoir utilisé 25 des 26 joueurs à sa disposition, allant même jusqu’à faire entrer son deuxième gardien Salvatore Sirigu face au pays de Galles en fin de match. Un temps de jeu symbolique offert qui peut s’expliquer par son histoire personnelle : Mancini avait toujours vécu comme une déchirure le fait de ne pas avoir joué une seule minute du Mondial-1990 organisé par l’Italie, troisième de cette compétition. 

Renouvelé jusqu’en 2026 

Preuve de la satisfaction offerte par le sélectionneur, la fédération italienne a renouvelé son contrat jusqu’à 2026 avant même le début de l’Euro. 

À Wembley, ce « temple du football », comme le sélectionneur italien le qualifie avec respect, il a finalement soulevé  le trophée Henry Delaunay, 10 ans après une Coupe d’Angleterre soulevée au même endroit.

Neuf ans après sa dernière finale d’Euro, perdue en 2012 contre l’Espagne (4-0), la Nazionale rentre chez elle avec un nouveau titre et encore plus de certitudes encore qu’au début du tournoi. Sous l’impulsion de Roberto Mancini, elle s’est replacée dans la cour des grands et dans plus d’un an, elle lorgnera forcément sur la Coupe du monde au Qatar. (france24)

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