Le toit effondré de cette imprimerie fume encore, dégageant une odeur âcre de combustion chimique. Moins d’une semaine après les émeutes qui ont ébranlé l’Afrique du Sud, l’étendue des destructions laisse pantois.
Deux ouvriers dépités scrutent les tas de cendres fumants, autrefois des roues de papier adhésif chargées dans des imprimantes désormais obsolètes. Dans cette zone industrielle du port de Durban (sud-est), l’usine fabriquant des étiquettes est un des sites quasiment rasés par les violences et les incendies volontaires de la mi-juillet.
« Il n’y a vraiment plus rien à sauver », souffle ce contremaître, marchant avec précaution autour des restes de machines calcinées. Son collègue, conducteur de chariot élévateur, hausse les épaules. « On y va, j’en ai assez vu ».
Une femme s’approche, lève son téléphone portable pour filmer. Elle a participé aux travaux de construction du bâtiment il y a cinq ans. « Il va falloir démolir tout ça », soupire-t-elle. « Quand on voit le degré de destruction dont on est capables en une semaine, pourquoi quelqu’un investirait chez nous ? »….(La Presse)