C’est un fait : à l’échelle africaine, la Côte d’Ivoire est un petit pays producteur de pétrole. Mais le pays pourrait prendre un nouvel envol et concrétiser toutes ses ambitions au regard de cette information relayée par le ministre ivoirien des Mines et du Pétrole, Thomas Camara. « Une découverte majeure de pétrole dans le bassin sédimentaire de la Côte d’Ivoire vient d’être faite par la société italienne Eni dans le bloc CI-101, en eaux profondes, opéré en consortium avec la société nationale Petroci Holding », indique-t-il dans un communiqué. « Les réserves découvertes concernent du pétrole brut et du gaz naturel associé. »
Petit producteur aux grandes ambitions
Pour la Côte d’Ivoire, modeste producteur d’hydrocarbures, « le potentiel peut être estimé de manière préliminaire à environ 1,5 à 2 milliards de barils de pétrole brut d’une part, et d’autre part à environ 1 800 à 2 400 milliards de pieds cubes de gaz associé », a précisé M. Camara, faisant état « d’une découverte importante qui viendrait ainsi fortement accroître les réserves prouvées de la Côte d’Ivoire, ainsi que sa production pétrolière et gazière dans les années à venir ».
En 2014 déjà, le groupe français Total avait évoqué un « résultat très prometteur » à propos de ses recherches en eaux très profondes au large de la Côte d’Ivoire. Outre Total et ENI, plusieurs sociétés internationales, notamment la britannique Tullow Oil, ont également annoncé ces dernières années des découvertes importantes.
Un nouveau code pour se relancer
En réalité, dès 2012 et l’arrivée au pouvoir du président Alassane Ouattara, une véritable impulsion a été donnée pour faire de l’or noir et du gaz ? essentiels au fonctionnement des centrales thermiques du pays ? des moteurs du développement de son secteur extractif. Ainsi en 2015, Abidjan a lancé une politique active et révisé son Code pétrolier pour attirer de nouveaux investisseurs, grâce à des contrats de partage de production. Dans ce sens, le pays encourage les compagnies pétrolières à prospecter dans ses eaux dans l’espoir d’augmenter sensiblement sa production.
En 2019, l’État a signé des contrats avec l’italien ENI et le français Total, pour l’exploration de quatre blocs pétroliers correspondant à un investissement de 185 millions de dollars. Cette même année, la Côte d’Ivoire a enregistré une hausse de 12 % de sa production de pétrole pour atteindre 36 000 barils par jour. Un objectif loin des ambitions affichées par le gouvernement, qui n’abandonne pas pour autant l’idée de faire du pays un grand producteur d’hydrocarbures.
Il faut savoir que la majorité de la production pétrolière ivoirienne provient de puits de forage se trouvant essentiellement offshore, près de la frontière avec le Ghana. Et qu’à ce jour, le pays qui dispose de 51 champs identifiés n’en exploite que 4. Dans tous les cas, l’annonce de cette découverte importante dans le bassin de la Côte d’Ivoire est une bonne nouvelle pour le poumon économique ouest-africain bien lancé ces dernières années sur une forte dynamique de croissance. En 2020, la Côte d’Ivoire a échappé à la récession. (Le Point)