La société nationale d’électricité (SNEL) souffre d’une panne géante depuis le barrage hydroélectrique érigée sur la rivière Tshopo qui dessert Kisangani et ses environs. Un vent d’indignation est parti jusque dans la capitale Kinshasa où des dizaines de ressortissants de Kisangani réunis dans un collectif, ont manifesté, ce week-end, devant le palais présidentiel pour exiger des solutions urgentes.
Tout a commencé avec des délestages drastiques depuis fin 2020, puis un arrêt de fourniture d’électricité aux habitants en juillet dernier à la suite d’une importante panne mécanique. La vie devient de plus en plus chère, déplorent des responsables de la société civile de Kisangani.
L’hôpital général de référence peine aussi à fonctionner sans l’électricité incontournable pour le maintien en vie de certains malades de Covid–19, d’après son directeur. Me Victor Mwetaminwa, le coordonnateur du collectif Boyoma Simama, organisateur de la manifestation, a adressé un mémorandum au président Felix Tshisekedi.
« La ville est en noir, aucune activité n’est possible, les familles ne peuvent plus faire de provisions. Il faudrait une solution rapide. Nous avons demandé au chef de l’Etat d’intervenir, de faire réparer la centrale hydroélectrique de la Tshopo. Elle a 4 turbines, mais 3 ne fonctionnent pas depuis des années. »
Dans le document, le collectif, informe à Tshisekedi « le seul à ramener le sourire aux fils et filles » de Kisangani, que « le mal a atteint le degré intolérable, à tel enseigne que la criminalité urbaine s’est accentuée (…) surtout le soir et cela malgré l’implication du pouvoir en place ».
Il faudrait « juste un peu de volonté de la part du gouvernement central » pour « changer expressément cette situation », estiment les protestataires originaires de Kisangani, « qui ne devrait jamais sombrer dans de telles situations honteuses pendant plusieurs mois ».
Sur place, les économies « sont en total arrêt, toutes les maisons quasiment en noir », décrivent-ils. En début de semaine, la société nationale d’électricité a expliqué qu’il faudrait au moins deux mois pour remettre en service une des turbines évacuée dans la région du Katanga pour entretien.
Ce week-end, les autorités ont annoncé le début des grands travaux pour remettre en service une autre turbine. Kisangani aurait besoin de 36 mégawatts, mais sa centrale construite depuis 1954 n’en produit qu’environ dix. (rfi.fr)