Dans une allocution de cinq minutes, le chef des putschistes a promis d’installer un gouvernement d’union nationale chargé de conduire une transition politique, dont la durée n’a pas été précisée. Les militaires ont commencé à remplacer les autorités civiles. Les premières passations ont eu lieu lundi 6 septembre, par exemple à Kankan et à Labé.
À Kankan, fief d’Alpha Condé dont est originaire Mamady Doumbouya, la passation entre civils et militaires a bien eu lieu lundi. Le gouverneur et le préfet ont été remplacés. Selon des témoignages sur place, la ville de Haute-Guinée était moins animée qu’à l’accoutumée et la circulation moins dense dans la matinée avant de reprendre plus normalement au fil de la journée.
Le président du Conseil régional de la société civile de Kankan, Louncény Chérif, décrit une ambiance sans mouvement de résistance ni de soutien aux nouvelles autorités, « contrairement à d’autres préfectures où les militaires ont été accompagnés ».
Il évoque de petits groupes de personnes, parlant de politique et d’autres, devant leur poste, suivant la retransmission en direct de l’allocution de Mamady Doumbouya, au Palais du peuple, à Conakry.
À Labé, dans le Fouta Djalon, les scènes décrites sont différentes. Là aussi une passation a eu lieu entre civils et militaires. Mais dans ce fief de l’UFDG, le parti de l’opposant Cellou Dalein Diallo, des habitants se sont regroupés devant le bâtiment où avait lieu la cérémonie pour exprimer leur mécontentement ou leur colère envers le gouverneur sortant, selon plusieurs témoignages. (rfi.fr)