Un jeune influenceur de 24 ans, surnommée PA7, a été expulsé de Dubaï avant d’être mis en examen à son arrivée en France pour « escroquerie en bande organisée » et « blanchiment aggravé ». Il aurait détourné au moins 5,8 millions d’euros d’aides de l’État, destinées à soutenir les entreprises touchées par la crise.
Depuis un mois, les quelque 62 000 abonnés de PA7 sur Instagram et Snapchat n’ont plus de nouvelles de l’influenceur qui exhibait son train de vie fastueux sur les réseaux sociaux. Et pour cause, après avoir été expulsé de Dubaï le 25 août dernier, il a été mis en examen puis placé en détention provisoire pour « escroquerie en bande organisée » et « blanchiment aggravé ». Il est soupçonné d’avoir détourné des aides du fonds de solidarité, rapporte Le Parisien.
Le contrôle d’un jeune livreur a mis la puce à l’oreille du fisc
Tout a commencé à la suite d’un simple contrôle du fisc auprès d’un jeune livreur Uber Eats qui avait touché 16 000 euros du fonds de solidarité, mis en place pour soutenir les entreprises pendant la crise sanitaire.
Pourtant non-éligible aux aides, puisque les livreurs ont continué à travailler pendant les périodes de confinement, le jeune homme avait menti sur sa déclaration. Le fisc s’est ensuite rendu compte qu’il s’agissait d’un système bien organisé et la juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée (Junalco) du parquet de Paris a ouvert une enquête.
Une commission de 30 à 50 % du montant total de la subvention
Les agents de l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) ont découvert que l’influenceur PA7 faisait la promotion de services douteux sur les réseaux sociaux : « Les aides Covid, 4 500 euros à prendre en 48 heures. Qui va cracher sur 4 500 euros ? […] Tu envoies un message sur WhatsApp, on répond à tes questions, on monte ton dossier. C’est carré. Let’s go for the show ».
D’après l’enquête, PA7 aurait effectué une demande de fonds de solidarité au nom de ses clients, en remplaçant leurs secteurs d’activité par ceux qui étaient éligibles aux aides, et en gonflant le chiffre d’affaires de 2019. Ensuite, il demandait à percevoir 30 à 50 % du montant total de la subvention, avant de blanchir cet argent via des sociétés écrans.
Au total, l’influenceur aurait déposé des demandes pour 657 personnes, pour un montant estimé à au moins 5 806 592 euros. Les bénéficiaires seront prochainement contactés par le Trésor public pour rembourser les sommes perçues. PA7 est toujours en détention provisoire, tout comme l’un de ses complices présumés. (Ouest France)