vendredi, avril 26, 2024
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Karim Benzema, le retour de l’enfant prodigue

Adulé en Espagne, longtemps controversé en France, l’attaquant-vedette du Real Madrid Karim Benzema a traîné son image de « bad boy » et ses démêlés judiciaires comme un boulet, avant de soigner son retour en équipe de France, entre altruisme, talent intact, efficacité et supporters inconditionnels.

Rappelé à la surprise générale avant l’Euro l’été dernier, Benzema vit une période contrastée. Sportivement, il connaît sans doute à 33 ans la meilleure période de sa carrière; mais hors des pelouses, il reste poursuivi pour « complicité de tentative de chantage » dans l’affaire de la sextape de Mathieu Valbuena, dont le procès s’ouvre mercredi à Versailles.

Un talent hors normes mais une image longtemps traînée de mauvais garçon, c’est toute l’ambivalence de l’ancien joueur de Lyon, qui ne laisse personne insensible.

« Benzema, c’est une idole. Il aide aussi la jeunesse, il est proche des jeunes joueurs », a relevé récemment le néo-Madrilène Eduardo Camavinga. « C’est un bon gars, il est tranquille, +bon délire+, il s’est bien intégré dans le groupe », avait glissé mi-juin Kylian Mbappé, avec qui il s’affiche tout sourire en sélection.

Malgré une technique léchée, un style de jeu altruiste et une armoire à trophées bien remplie (quatre championnats de France avec Lyon, trois championnats d’Espagne et quatre Ligues des champions avec le Real), Benzema a longtemps peiné à se défaire d’une image de tête brûlée, coincé entre sa collection de bolides, ses vêtements de luxe et ses fréquentations.

Car c’est sa fidélité à son ami d’enfance d’un quartier populaire de Bron (banlieue de Lyon), Karim Zenati, qui lui vaut ses ennuis dans l’affaire de la « sextape ». Depuis sa garde à vue qui avait fait l’effet d’une bombe en 2015, Benzema est soupçonné d’être impliqué dans une tentative de chantage envers son ex-coéquipier Valbuena à propos d’une vidéo à caractère sexuel, ce qu’il réfute.

– Une « mascarade » –

« Voilà enfin +vamonos+ (allons-y, NDLR), que la mascarade s’éteigne pour toujours », a-t-il réagi quand la date de son procès a été fixée, depuis son compte Instagram suivi par plus de 42 millions de personnes.

Loin de son habituel silence médiatique et de l’image de père de famille apaisé qu’il affiche dans ses « stories » sur les réseaux sociaux, Benzema déchaîne les passions en France, bringuebalé entre l’amour de ses supporters et la haine que lui voue une partie de l’échiquier politique, notamment à l’extrême droite.

Son implication, directe ou non, dans différentes affaires, lui colle encore parfois à la peau.

Avec Franck Ribéry, l’attaquant formé à Lyon a ainsi été associé à « l’affaire Zahia ». Renvoyé devant le tribunal correctionnel pour « sollicitation de prostituée mineure », il a toutefois été relaxé en janvier 2014, comme Ribéry. 

En juillet 2014, son agent d’alors, Karim Djaziri, accompagné de Zenati, avait été accusé par le quotidien L’Équipe d’avoir « agressé » certains de ses journalistes à Ribeirao Preto, camp de base des Bleus au Mondial au Brésil.

– Sourires et pouces levés –

L’affaire de la sextape a mis un coup d’arrêt pendant cinq ans et demi à la carrière internationale de Benzema, non retenu à l’Euro-2016 en raison de sa situation judiciaire.

Didier Deschamps a « cédé sous la pression d’une partie raciste de la France », avait commenté l’attaquant auprès du journal espagnol Marca, une sortie au lance-flammes qui a longtemps hanté le sélectionneur, dont la résidence bretonne a été vandalisée peu de temps après par un tag le traitant de « raciste ».

Depuis son rappel surprise avant l’Euro, Benzema s’est mué en attaquant prolifique (6 buts en 11 matches) et généreux, tant avec ses partenaires — comme lorsqu’il offre le ballon du penalty à Mbappé pour l’égalisation contre la Belgique en demi-finale de Ligue des nations — qu’avec les photographes, à qui il distribue des sourires et des pouces levés.

L’ancien banni, dont le nom est régulièrement scandé par les supporters des Bleus, semble épanoui malgré les nuages judiciaires qui se maintiennent au-dessus de sa tête.

« Je prends pas (les choses) en mode +banni ou pas banni+ », a-t-il déclaré le 8 octobre sur M6. « Il y a eu des choix. Je suis resté en club, ça m’a permis de bien travailler, de revenir plus fort, avec toujours l’équipe de France en tête. » (Afp)

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