L’acte de transfert des œuvres que la France restitue au Bénin a été signé ce mardi 9 novembre à l’Élysée en présence des présidents Emmanuel Macron et Patrice Talon. Ces 26 pièces avaient été pillées en 1892 par le colonel Alfred Dodds lors du sac du palais d’Abomey. Le roi Béhanzin sera fait quelque temps plus tard prisonnier par les Français. Comment ses descendants réagissent-ils à la signature de l’acte de transfert des œuvres ?
Abomey, cité royale, avec sa terre rouge et ses palais, dont celui de Béhanzin. Béhanzin est le roi dont les 26 œuvres ont été pillées il y a bientôt 129 ans par le colonel Alfred Dodds. Récupérer ces pièces uniques, véritables morceaux d’histoire, c’est forcément un moment particulier pour trois des descendants du roi que nous avons rencontrés aujourd’hui.
« C’est très important pour nous. Le sentiment qui nous anime, c’est un sentiment de joie », dit l’un deux. « Aujourd’hui, nous sommes contents. Il y a un adage fon qui dit : « Lorsque les gens te volent ton mouton, et si tout au moins tu arrives à avoir les viscères, contente-toi de ça, sois content« », dit un autre.
« L’essentiel, c’est la récade et le trône »
Ce dernier a bien sûr hâte de découvrir la statue mi-homme, mi-poisson du roi Béhanzin, mais il attend aussi avec impatience d’autres œuvres. « L’essentiel, chez nous, c’est la récade, le trône. Les deux éléments représentent même le roi. Dès que moi, je ferai par exemple la récade du roi, allez, je dois même me mettre à genoux, me prosterner. Il est vrai, ça a été profané, c’est désacralisé, mais il y a des cérémonies que le roi peut faire ou purifier. Donc, le trône, la récade, les deux sont capitales ! »
Certains descendants du roi Béhanzin seront présents ce mercredi 10 octobre à Cotonou pour célébrer le retour des œuvres. Les autres feront la fête, à Abomey, en musique, devant le musée. Ses abords étaient pour l’occasion nettoyés par la mairie de la ville. (rfi.fr)