dimanche, mai 12, 2024
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SOUDAN. Le chef de l’armée forme et dirige un nouveau Conseil de transition

 Le chef de l’armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhan, a formé jeudi un nouveau Conseil de transition, qu’il va présider, afin de diriger le pays à la suite du coup d’Etat militaire du 25 octobre, faisant fi des appels domestiques et internationaux à stopper le putsch.

Cette annonce est de nature à alimenter la colère d’organisations civiles ayant promis de résister à la prise de pouvoir militaire, avec une campagne de désobéissance civile incluant des grèves et de vastes rassemblements. Une journée de contestation était déjà programmée pour samedi.

Selon des témoins, des manifestants ont bloqué jeudi des routes et incendié des pneus dans l’est de la capitale Khartoum, berceau des manifestations pro-démocratie ayant provoqué la chute de l’ancien président Omar el Béchir en 2019.

D’autres rassemblements similaires se sont produits en différents points de la ville, selon des images publiées sur les réseaux sociaux.

Le nouveau conseil souverain, composé de 14 membres, compte dans ses rangs des représentants civils issus de régions du pays mais aucun représentant de la coalition politique qui partageait le pouvoir avec l’armée depuis 2019 dans le cadre d’une transition démocratique.

Abdel Fattah al-Burhan aura pour adjoint le commandant du puissant groupe paramilitaire des Forces rapides de soutien (RSF), Mohamed Hamdan Dagalo. Les deux hommes devraient aussi conserver les fonctions qu’ils occupaient avant le putsch.

Il s’agit d’un prolongement du coup d’Etat, a dénoncé le ministre déchu de l’Information, Hamza Balloul, exprimant par ailleurs dans un communiqué sa confiance de voir « le peuple soudanais vaincre le putsch et poursuivre la transition démocratique ».

Parmi les membres du nouveau conseil figurent des représentants de groupes rebelles ayant négocié l’an dernier un accord de paix avec le gouvernement, ainsi que des personnalités de régions du pays, a indiqué la télévision publique.

Le putsch du 25 octobre a mis fin à l’accord de partage du pouvoir entre l’armée et les civils conclu après la chute d’Omar el Béchir. Le processus de transition devait aboutir à des élections fin 2023.

Le Premier ministre Abdallah Hamdok a été placé en résidence surveillée, tandis que de hauts représentants du gouvernement civil ont été arrêtés.

Des tentatives de médiation ont été lancées afin d’obtenir la libération des prisonniers politiques et de rétablir le partage du pouvoir, mais les discussions indirectes entre Abdallah Hamdok et l’armée n’ont pour l’heure permis aucune avancée, ont dit jeudi à Reuters des sources politiques.

Une grande partie de la communauté internationale a appelé l’armée à revenir sur sa prise de pouvoir, les puissances occidentales et la Banque mondiale ayant suspendu l’aide économique apportée au Soudan. (Reuters)

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