Dans l’est de la RDC, la chefferie de Bashu dans le territoire de Beni était restée un havre de paix dans la province du Nord-Kivu, depuis le début des attaques attribuées aux rebelles des ADF. Mais les choses ont changé depuis la mi-août avec une première attaque dans ce territoire, suivie d’autres agressions. Les habitants vivent dans la peur.
Une troisième attaque a visé le village de Kisunga il y a une semaine et elle a été la plus meurtrière de la région depuis 2021 avec 38 civils tués et une soixantaine enlevés selon la société civile.
Depuis, ce village s’est vidé de la plupart de ses 5000 habitants qui, traumatisés, n’osent toujours pas rentrer chez eux et ceux qui y sont revenus n’y passent pas la nuit, comme nous le raconte Kamalo Tsonga, premier rapporteur de la société civile de la chefferie, par Esdras Ndikumana de la rédaction Afrique.
« Kisunga est encore une localité fantôme, les habitants vivent avec la peur au ventre. La journée, ces habitants se retrouvent dans leur habitation et ils peuvent vaquer à leurs activités, quoique pas totalement, … Dès que le soir arrive, ces habitants sont obligés de quitter leur maison et de se cacher en brousse, soit dans d’autres zones qu’ils jugent sécurisées, pour se protéger contre toute éventualité d’attaque de l’ennemi. »
Jusqu’au mois d’août, la région était pourtant tranquille, poursuit Kamalo Tsonga. « En fait, depuis 2014, la chefferie de Bashu n’avait jamais enregistré une attaque. La première attaque est celle survenue dans le village de Katanga, dans la nuit du 19 au 20 août 2021, où il y a eu neuf morts. La seconde attaque est celle enregistrée au niveau de Mutende. Et la récente attaque, celle qui s’est produite au niveau de Kisunga… Et voilà pourquoi les habitants se trouvent dans une peur totale ». (rfi.fr)