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Décès d’Abdel Karim al-Kabli, icône de la musique et de la révolution soudanaise

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L’icône de la musique soudanaise Abdel Karim al-Kabli est décédé « d’une longue maladie » jeudi aux États-Unis à l’âge de 89 ans, selon son fils. Chanteur et légendaire joueur de oud, il avait accompagné l’histoire et les révolutions du Soudan, depuis celle de 1964 jusqu’à celle de 2019, en chantant notamment en faveur du droit des femmes.

Toutes les révolutions soudanaises se sont déroulées en musique et Al-Kabli, comme il était appelé familièrement par les Soudanais, en était le troubadour. Le Premier ministre Abdallah Hamdok en personne a présenté ses condoléances à sa famille, mais aussi « à la nation soudanaise et à tous les amoureux de l’art, de la beauté et de la vie ».

Un joueur de flûte

Cet homme souriant, au teint clair et aux larges lunettes, était originaire de Port-Soudan. Né en 1932, c’est dans cette cité accablée de soleil sur la mer Rouge qu’il avait commencé la musique en jouant de la flûte, répétant de mémoire les chansons des musiciens des rues.

Parti à Khartoum à 16 ans pour perfectionner sa connaissance de la poésie classique arabe, il a appris à jouer du oud et du petit tambour shetern et très vite, ses chansons ont fait le tour du pays. La première d’entre elle, « Ya Zahiya » est devenue un classique, mais aussi « Asia wa Africa » qui célébrait, en plein soleil des indépendances, la renaissance de l’Asie et de l’Afrique, deux continents en lutte contre la colonisation.

Pour la justice et la liberté

L’amour, la révolution de 1964, Khartoum, les peuples du Soudan… Voilà ce qu’il a chanté pendant un demi-siècle. Et puis il a aussi plaidé inlassablement pour l’égalité, pour le droit des femmes, leur liberté et leur dignité, mais aussi pour la justice dans son pays, du Soudan du Sud et au Darfour. Il s’exprimait musicalement dans plusieurs langues, en arabe classique comme dans les dialectes d’une nation qui a fini par en faire son idole. (rfi.fr)

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