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CENTRAFRIQUE. Des dizaines de personnes soupçonnées de crimes de guerre sont toujours en liberté, selon Amnesty International

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Dans un rapport (lien en anglais) publié le 8 décembre 2021, l’organisation Amnesty International dénonce l’impunité qui règne en Centrafrique. La mise en place d’une Cour pénale spéciale ne semble pas changer la donne.

Des mandats d’arrêt sans arrestations

Il aura fallu du temps, beaucoup même, avant de trouver une instance indépendante et compétente pour juger à Bangui les crimes de droit international et les graves violations des droits humains perpétrés en Centrafrique depuis 2003. Plus de trois ans après sa mise en place en 2018, la Cour pénale spéciale (CPS) a émis vingt-cinq mandats d’arrêt, mais pas un seul suspect ne se trouve aujourd’hui en détention provisoire.

« La Cour pénale spéciale a du mal à traduire en justice les personnes soupçonnées d’avoir une responsabilité pénale dans des crimes de droit international, notamment parce que les mandats d’arrêt qu’elle a décernés ne sont pas exécutés. »Samira Daoud, directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale.

Un ministre arrêté puis libéré

En novembre dernier, un ministre avait été arrêté à son bureau suite à un mandat d’arrêt de la CPS. L’ex-chef rebelle, Hassan Bouba Ali, est notamment soupçonné d’avoir ordonné en 2018 l’attaque du camp de déplacés d’Alindao qui a fait des dizaines de victimes civiles, dont plusieurs enfants. Réputé très influent et proche des milieux russes, comme l’explique RFI, le suspect a été finalement libéré. Une libération qui a suscité l’indignation dans le pays.

Une justice qui se fait attendre

Soutenue par l’ONU, la Cour pénale spéciale (CPS) est un tribunal mixte composé de juges centrafricains et internationaux chargés de mener de véritables enquêtes afin d’identifier et de juger les responsables de crimes graves, comme les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité. Elle est censée agir en complément de la Cour pénale internationale et des tribunaux pénaux ordinaires. Son objectif est de lutter contre l’impunité, un fléau dans ce pays depuis des années. Mais aujourd’hui encore, « la grande majorité des victimes attend toujours justice, vérité et réparations« , souligne Amnesty International.

L’ONG appelle ainsi le pouvoir centrafricain et l’ONU à agir afin que justice soit faite. (FranceInfo)

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