À partir de lundi 27 décembre le président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani visite l’Algérie pour trois jours. Sa première depuis son élection, il s’agit aussi de la première visite d’un chef d’État mauritanien à Alger depuis une décennie. Alors que la situation dans le Sahel et la coordination sécuritaire à leur frontière commune seront au cœur des discussions, le président mauritanien veut répéter sa proposition de médiation entre Rabat et Alger, après la coupure des relations diplomatiques.
L’offre de médiation mauritanienne pour sortir le Maroc et l’Algérie de la crise diplomatique n’est pas nouvelle. Mohamed Ould Ghazouani mise sur sa position neutre vis-à-vis des deux frères ennemis pour leur proposer une issue honorable.
Mais l’Algérie, ayant jusque-là rejeté les nombreuses tentatives de médiation des pays arabes, semble toujours réfractaire à une réconciliation. Si la Mauritanie cherche à jouer un rôle majeur dans « le rétablissement de la cohésion entre les pays maghrébins », comme l’a déclaré le président Ghazouani, l’Algérie, elle, multiplie les occasions de se rapprocher davantage des autres pays du Maghreb. Cela en s’efforçant, selon plusieurs experts, de « contrer les intérêts stratégiques de Rabat ».
En plus du volet sécuritaire, plusieurs accords économiques devraient être signés, dont la mise en place d’une zone franche à leur frontière commune et la construction d’une route reliant Tindouf en Algérie à Zouerate en Mauritanie. Cela pour favoriser les échanges commerciaux par voie terrestre.
Depuis 2019, ces derniers ont connu un nouvel essor grâce à l’ouverture de points de passage. Nouakchott est devenu un partenaire important, tant économiquement que stratégiquement, pour Alger : les exportations algériennes vers son voisin mauritanien ont augmenté de 100 %. (rfi.fr)