vendredi, avril 26, 2024
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Une appli de surveillance pour la « sécurité des femmes » fait scandale au ROYAUME-UNI

Surveiller les trajectoires des femmes afin d’établir des « zones à problèmes » à destination de la police, c’est là le but d’une application directement validée au Royaume-Uni par le ministère de l’Intérieur. L’app s’intitule Path Community et met en lien l’utilisatrice avec des « tuteurs ». Si l’utilisatrice de l’application se déplace à plus de 40 mètres de son itinéraire habituel ou s’arrête pendant plus de trois minutes, l’application demande à cette dernière si tout va bien et alerte les « tuteurs » en cas d’absence de réponse. La police peut alors être appelée.

Comme le souligne The Guardian, Path Community fait l’objet d’une polémique forte dans le pays. Certaines associations féministes déplorent par exemple que l’application « semble faire porter le fardeau de la prévention de la violence à l’égard des femmes… sur les femmes », et plus précisément sur leurs comportements individuels. D’aucunes jugent même son usage « insultant ».

Une appli fustigée

« Le soutien du ministère de l’Intérieur à cette application est insultant pour les femmes et les filles. Nous partageons déjà notre emplacement, nous demandons déjà à nos amies de nous envoyer un texto à leur retour à la maison, nous portons déjà des vêtements clairs, restons sur les routes bien éclairées et tenons nos clés entre nos doigts », a expliqué Anna Birley, la cofondatrice de l’association féministe Reclaim the Streets au Guardian.

Le suivi en direct est également critiqué, ainsi que le partage de données auprès de la police. En effet, la jeune Sarah Everard avait été harcelée, agressée sexuellement et assassinée par un officier de la police londonienne en mars 2021, suscitant une immense vague de colère dans le pays. De plus, pour le média féministe Jezebel, Path Community perpétue également le mythe du « danger étranger » dressé à l’encontre des femmes, d’une violence « avant tout perpétrée par des inconnus aléatoires et dangereux », soit l’une des composantes de la culture du viol, en plus d’exacerber une forme de surveillance policière.

Une app qui ne passe pas donc. (Terrafemina)

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