Une opération baptisée « le Grand Retour », sur laquelle mise le Premier ministre pour redorer son image, plus d’un an après le début de la guerre civile et la catastrophe humanitaire au Tigré. La diaspora est venue en nombre, notamment des Etats-Unis, pour la saison des fêtes orthodoxes. Reportage à Gondar, où avait lieu l’Epiphanie mercredi 19 janvier.
Mikael Sahle Mariam a fait le voyage de Californie à Gondar pour assister aux fêtes de Timqet, l’Épiphanie orthodoxe. « Je n’étais pas censé venir mais après l’appel du Premier ministre je me suis décidé à venir. Il nous a demandé de nous rendre ici pour montrer au monde qu’Addis-Abeba et l’Ethiopie en général sont en paix maintenant malgré la guerre. »
Tadesse, 34 ans, habite au Maryland. Il n’était pas revenu en Éthiopie depuis 2010. « Nous sommes venu avec deux valises pleines de médicaments que nous avons distribué en région Afar et Amhara. On se doit d’aider les zones dévastées par la guerre. »
Plus que de l’aide humanitaire, c’est un vrai investissement de long terme que demande le Premier ministre à sa diaspora. « J’ai des amis de la diaspora qui investissent dans l’immobilier, ou qui créent des entreprises. C’est une question de temps. Certains d’entre nous sont à l’étranger depuis près de 40 ans mais cette année nous avons joint notre peuple », explique Mikael Sahle Mariam.
Récemment exclu d’un traité de libre-échange par Washington, le gouvernement éthiopien cherche à attirer des devises étrangères via sa diaspora.
Le retour d’une partie de la diaspora ne doit pas faire oublier la situation dans la province du Tigré, toujours sous blocus humanitaire complet depuis le 15 décembre dernier et au bord de la famine. (rfi.fr)