Au Mali comme dans d’autres pays africains, devenir propriétaire d’une maison pour les moins fortunés est difficile. C’est pourquoi l’État a lancé depuis plusieurs années maintenant, des opérations de construction de logements sociaux. Y a-t-il eu « coup de piston », favoritisme dans l’attribution récente à Bamako de plusieurs centaines de ces logements ? Selon plusieurs sources, le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, a ordonné une enquête sur les conditions d’attribution de ces habitations à vocation sociale.
Dès la publication par les réseaux sociaux de la liste des bénéficiaires des logements subventionnés, la Toile s’est enflammée. La presse traditionnelle a pris le relais pour commenter la situation. Dans des émissions comme sur la télévision privée Djoliba TV, des animateurs ont souligné en gras les noms de personnes ayant bénéficié d’un logement social et supposées être proche de certaines autorités. Favoritisme, ont soupçonné certains.
« Nous allons l’attaquer devant la justice »
Omar Témé est le porte-parole d’une association locale de lutte contre la corruption : « L’Association malienne de lutte contre la corruption et la délinquance trouve scandaleuse la dernière attribution de logements sociaux. Nous allons l’attaquer devant la justice pour que la liste des vrais bénéficiaires soit publiée. »
Projet de décret
De son côté, le gouvernement malien, qui a proclamé la lutte contre la corruption comme un de ses grands combats n’a pas encore officiellement réagi. En privé, certains officiels maliens confirment qu’une enquête approfondie est en cours pour savoir si des personnes ayant bénéficié – ces derniers jours – de logement sociaux ont été « pistonnées ou pas ». Et dans la foulée, d’après nos information, le Premier ministre Choguel Maïga a préparé pour le Conseil des ministres de ce mercredi 16 février, un projet de décret de modification des conditions d’attribution des logements sociaux. (rfi.fr)