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Alliée de la RUSSIE, mais contre la guerre: pourquoi la CHINE pourrait avoir un rôle de médiateur à jouer

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La Chine a une position ambiguë. Si elle est un allié historique de la Russie, elle est, depuis le début du conflit en Ukraine, un peu en retrait. Au point que certains espèrent pouvoir lui confier un rôle de médiateur pour « raisonner » Poutine.

Emmanuel Macron et le chancelier allemand, Olaf Scholz, doivent s’entretenir ce mardi avec le président chinois Xi Jinping, sur la situation en Ukraine. En effet, la position de la Chine vis-à-vis de la Russie et du conflit en Ukraine reste assez floue. Dernière déclaration en date, lundi: “L’amitié entre Pékin et Moscou est solide comme un roc”, a indiqué le ministre chinois des Affaires étrangères, qui voit d’immenses perspectives de coopération future. Selon lui, cette “situation” en Ukraine a des origines “complexes ».

Voilà de quoi peut être repréciser la position chinoise, alors que plusieurs épisodes pouvaient laisser penser, depuis le début du conflit, que Pékin se désolidarisait quelque peu de son allié russe. Encore mardi dernier, le même ministre des Affaires étrangères chinois a appelé son homologue ukrainien pour lui exprimer “le profond regret de la Chine face au conflit”, et son soutien pour une solution politique. L’Ukrainien lui a même demandé de jouer les médiateurs.

À l’ONU aussi, la Chine semble prendre ses distances et s’abstient, lorsque la Russie s’oppose seule à une résolution du Conseil de sécurité condamnant l’invasion.

Un allié embarrassant

Un contraste total avec l’image, quelques jours plus tôt, de la cérémonie d’ouverture des JO de Pékin, le 4 février. Vladimir Poutine avait été reçu en grande pompe, par Xi Jinping, qui vantait leur amitié “sans limite”. Sauf qu’entre-temps, beaucoup de choses laissent penser que la Chine a été prise de cours par une offensive russe qu’elle n’approuve pas.

Pour autant, la Chine ménage largement son allié russe. Pékin n’a jamais condamné explicitement l’entrée des troupes russes en Ukraine se contentant d’appeler à la retenue, à la désescalade, au dialogue, tout en employant le vocabulaire russe en parlant d’”opération militaire”, plutôt que de guerre.

Le régime chinois dit même “comprendre les demandes raisonnables de la Russie en matière de sécurité en Europe”.

Mais Pékin ménage surtout ses propres intérêts et ne veut surtout pas se laisser embarquer dans cette guerre. D’un côté, il n’est pas question de s’opposer frontalement à l’allié russe. Mais de l’autre, la Chine ne veut pas risquer de détériorer ses relations avec les occidentaux, et de perturber son économie et ses relations commerciales. D’où ces déclarations qui pourraient paraître contradictoires. La Chine est sur une ligne de crête. Contre la guerre, mais pas contre la Russie.

Elle veut rester neutre, mais cela ressemble plus à une neutralité de façade. D’ailleurs Pékin, qui s’oppose aux sanctions contre la Russie, vient d’augmenter ses importations de blé russe pour les atténuer.

En fait, ce qui importe surtout à Xi Jinping, c’est la stabilité du régime, de l’économie. On sait que la croissance chinoise est en perte de vitesse, et le contexte géopolitique international ne va rien arranger. Le président chinois a surtout en tête l’échéance de l’automne prochain. Ce sera le XXe Congrès du Parti communiste chinois, où il demandera à être reconduit pour un troisième mandat. La priorité est bien celle-ci.

Un rôle de médiateur dans cette guerre ?

Alors cette position plus ou moins neutre de la Chine peut-elle permettre d’en faire un médiateur dans ce conflit ? C’est un espoir qui s’exprime de plus en plus, chez des diplomates français. Xi JinPing a peut-être la clé de la résolution de ce conflit.

Aujourd’hui, Emmanuel Macron et l’Allemand Olaf Scholz tenteront sans doute de le convaincre du rôle qu’il peut jouer. Un ministre français disait lundi au service politique de RMC, que la Chine était peut-être la solution.

Mais on n’en est pas là. Pour l’instant, Pékin limite ses déclarations et semble vouloir rester à bonne distance. Les Occidentaux maintiennent donc la pression sur le régime chinois pour qu’il prenne plus clairement position.

Et cette pression passe aussi par la diplomatie culturelle. Des œuvres de Matisse, près de 300 tableaux, devaient être exposées à Pékin à la fin du mois. Des œuvres prêtés par la France, par le musée Matisse de Cambrai. Une opération suspendue, pour des raisons de sécurité, et pour des raisons politiques. Les œuvres resteront en France, pour ne pas prendre le risque d’être envoyées chez un allié de Poutine. (Rmc)

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