Au 26e jour de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, lundi 21 mars, suivez les dernières informations disponibles en direct. L’armée russe continue son avancée, mais se heurte dans le sud du pays à une grande résistance.
► Le site de la rédaction russe de RFI diffuse la radio publique ukrainienne (en langue ukrainienne) depuis la page d’accueil.
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Les points essentiels :
► Les troupes russes tentent toujours d’encercler Kiev. Selon le porte-parole du ministère russe de la Défense, l’armée russe se trouve dans le centre-ville de Marioupol où elle a proposé aux autorités ukrainiennes de déposer les armes, en vain. À Mykolaïv, les raids aériens se succèdent à un rythme rapide.
► La Russie affirme avoir utilisé depuis vendredi des missiles hypersoniques. Ces missiles peuvent voler à près de 12 000 kilomètres/heure avec une portée annoncée allant de 2 000 à 3 000 kilomètres.
► Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a déclaré que le siège du port de Marioupol par la Russie était « une terreur dont on se souviendra pendant des siècles ». Devant la Knesset, le Parlement israélien, il a demandé à Israël de « faire un choix » en soutenant l’Ukraine face à la Russie.
► Dix millions de personnes ont fui leur foyer en Ukraine depuis le début de l’invasion de l’armée russe le 24 février, selon l’ONU. Sur ce total, plus de 3,3 millions de réfugiés ont quitté le pays. Au moins 902 civils ont été tués et 1 459 blessés en Ukraine, estime dimanche le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme. Ces chiffres étant très difficiles à vérifier, l’ONU insiste sur le fait que ses bilans quotidiens sont probablement très inférieurs à la réalité.
Les horaires sont donnés en temps universel (TU)
07h00 : à la gare de Przemysl en Pologne, les réfugiés ukrainiens continuent d’affluer, rapporte notre envoyée spéciale Sarah Bakaloglou
06h45 : première rotation du personnel ukrainien à Tchernobyl en près d’un mois
Les rotations de personnel à la centrale nucléaire de Tchernobyl ont commencé dimanche pour la première fois depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, a annoncé l’Agence internationale de l’énergie atomique. « L’Ukraine a informé l’AIEA qu’environ la moitié du personnel avait finalement pu rentrer chez lui après avoir travaillé sur le site contrôlé par la Russie pendant près de quatre semaines », a déclaré le directeur général Rafael Grossi dans un communiqué diffusé dans la nuit de dimanche à lundi.
Les forces russes ont pris le contrôle de la centrale le 24 février, mais une centaine de techniciens ukrainiens qui terminait son service de nuit a continué à gérer les opérations quotidiennes sur le site, où se trouvent des déchets radioactifs depuis l’accident de 1986, le pire de l’Histoire. L’équipe de jour, elle, n’avait pas pu les relayer, selon des proches interrogés par l’AFP sous couvert d’anonymat.
06h30 : des envoyés spéciaux de RFI font le point sur la situation
Des manifestations anti-russes dans les villes assiégées se sont tenues tout le week-end, racontent nos envoyés spéciaux Cléa Broadhurst et Jad El Khoury. Certaines ont eu lieu à Kakhovka, Berdyansk où l’on retrouvait des drapeaux ukrainiens partout dans les rues ; et Kherson où les habitants ont scandé : « Occupants, rentrez chez vous ! » ou encore « Kherson c’est l’Ukraine ! ».
Mais à Marioupol, dans le Sud-Est, l’armée russe a bombardé une école d’art servant de refuge à plusieurs centaines de personnes, et selon les autorités locales des civils étaient toujours coincés sous les décombres.
Les raids aériens russes se succédaient à un rythme rapide dimanche 20 mars sur Mykolaïv, ce qui ne fait qu’accroître le nombre de personnes fuyant les bombardements. La frontière la plus proche est celle de la Moldavie, à moins de deux heures d’Odessa, où nous nous trouvons. Selon Médecins sans frontières, au point de passage de Palanca, le plus proche d’Odessa, des milliers de personnes y arrivent chaque jour.
Selon le ministère de l’Énergie, plus d’un million d’Ukrainiens étaient privés d’électricité et près de 275 000 foyers sont privés de gaz.
05h45 : au moins six morts dans un bombardement nocturne à Kiev
Nouveau bilan d’un bombardement à Kiev qui a fait au moins six morts dans la nuit de dimanche à lundi, a constaté un journaliste de l’AFP, au moment où les forces russes cherchent toujours à encercler la capitale ukrainienne. Six corps étaient étendus lundi matin devant le centre commercial Retroville, dans le nord-ouest de Kiev. Le site a été touché par une frappe d’une très forte puissance qui a pulvérisé des véhicules stationnés sur le parking et laissé un cratère béant de plusieurs mètres de large.
05h10 : plus de 200 000 réfugiés sont déjà arrivés en Allemagne
La plupart des réfugiés ukrainiens arrivent en train d’abord à la gare de Francfort sur l’Oder, ville frontalière avec la Pologne. Ils prennent ensuite la correspondance vers Berlin où d’autres grandes villes. Certains décident aussi de rester à Francfort sur l’Oder qui gère l’accueil de plusieurs milliers de personnes par jour, notamment grâce à des centaines de bénévoles. Des bénévoles comme ce jeune étudiant ukrainien, Vasyl Havrylyshyn, qui passe plusieurs jours par semaine à la gare de Francfort pour aider ses compatriotes. L’envoyé spécial de RFI en Allemagne, Achim Lippold, l’a accompagné.
04h55 : « fuite » d’ammoniac dans une usine, les riverains priés de se mettre à l’abri
Les autorités ukrainiennes ont demandé ce lundi aux habitants de la ville de Novoselytsya (nord) de se mettre à l’abri après une « fuite » d’ammoniac dans une usine chimique voisine, alors que des combats contre les troupes russes font rage dans la région. Le gouverneur régional de Soumy, Dmytro Zhyvytsky, a signalé une « fuite d’ammoniac » dans les installations de l’entreprise Sumykhimprom, affectant une zone de 2,5 kilomètres autour de l’usine, qui produit des engrais.
L’étendue et la cause de l’incident ne sont pas clairement établies à ce stade mais les habitants ont été priés de chercher refuge dans des caves ou des immeubles de faible hauteur pour éviter toute exposition.
Soumy, à 350 kilomètres à l’est de la capitale Kiev, a été le théâtre de combats intenses pendant plusieurs semaines. Le gouvernement russe a multiplié récemment ses allégations, selon lesquelles l’Ukraine se préparerait à utiliser des armes chimiques et développerait un programme clandestin.
03h45 : Zelensky estime que Jérusalem serait « le bon endroit pour trouver la paix »
Dans la nuit de dimanche à lundi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé que Jérusalem « serait le bon endroit pour trouver la paix ». « Le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, essaie de trouver un chemin pour la négociation avec la Russie et nous lui en sommes reconnaissants; pour tous ses efforts, afin que tôt ou tard, nous puissions commencer la discussion avec la Russie. Peut-être à Jérusalem. C’est le bon endroit pour trouver la paix. Si c’est possible », a dit le chef d’État dans une vidéo publiée sur Telegram. Naftali Bennett a tenté de lancer une médiation entre l’Ukraine et la Russie, se rendant à Moscou pour rencontrer M. Poutine, peu après le début de l’invasion, et multipliant les entretiens téléphoniques avec M. Zelensky.
Volodymyr Zelensky a aussi ironisé sur les « propagandistes russes » qui ont « la tâche difficile », « parce que pour la première fois dans l’histoire, un président d’une nation étrangère s’est exprimé via un enregistrement vidéo à la Knesset et devant toute la nation d’Israël. Le président de l’Ukraine, qui est accusé de nazisme en Russie, a parlé à la Knesset, devant la nation d’Israël ».
Le président russe Vladimir Poutine a traité les dirigeants ukrainiens de « néonazis » et a mis la « dénazification » de l’Ukraine parmi les objectifs de son offensive militaire lancée le 24 février. Le président ukrainien, lui-même d’origine juive, avait demandé dimanche à Israël de « faire un choix » en soutenant concrètement l’Ukraine face à la Russie, lors d’une allocution en visioconférence devant les députés du Parlement israélien.
03h15 : au moins un mort dans une frappe russe sur un centre commercial de Kiev
Au moins une personne a été tuée à Kiev dans une frappe de l’armée russe sur un centre commercial dimanche soir, a annoncé le maire de la capitale ukrainienne. « Un mort pour l’instant », a écrit sur Telegram le maire, Vitali Klitschko. Une énorme déflagration a secoué la ville lors de l’attaque et des feux étaient visibles dans les décombres du centre commercial Retroville, selon des journalistes de l’AFP.
« Des tirs ennemis » ont provoqué un incendie sur plusieurs étages du centre commercial situé dans le district de Podilsky, dans le nord-ouest de la ville, et mis le feu à plusieurs véhicules, ont de leur côté précisé les services de secours sur Facebook. Ils ont publié des images d’une caméra de surveillance, montrant une énorme explosion et un nuage en forme de champignon, suivi d’une série de déflagrations moins importantes. Les pompiers ont extrait des décombres du bâtiment au moins un homme, couvert de poussière, selon d’autres images vidéo publiées par les services de secours.
Des soldats ont bouclé le site et ordonné aux journalistes de reculer, en invoquant un danger présenté par des munitions non explosées, sans donner davantage de détails.
02h25 : Biden se rendra vendredi en Pologne pour discuter de l’Ukraine
Le président américain Joe Biden se rendra vendredi à Varsovie pour y rencontrer son homologue polonais Andrzej Duda et discuter de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, a annoncé dimanche la Maison Blanche. « Le président discutera de la manière dont les États-Unis, aux côtés de nos alliés et partenaires, répondent à la crise humanitaire et des droits de l’homme que la guerre injustifiée et non provoquée de la Russie contre l’Ukraine a créée », a déclaré la Maison Blanche dans un communiqué, ajoutant que le voyage de M. Biden interviendrait après sa visite en Belgique pour rencontrer des dirigeants de l’Otan, du G7 et de l’Union européenne.
01h45 : les autorités ukrainiennes refusent de « déposer les armes » à Marioupol
L’Ukraine a fait savoir qu’il était hors de question de céder la ville de Marioupol, assiégée par les forces russes, après que la Russie a exhorté dimanche l’armée ukrainienne à y déposer les armes.
« Il n’est pas question de rendre les armes (…) Nous avons déjà informé le camp russe de cela », a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Vereshchouk, citée par le site d’information Ukrainska Pravda. « Je leur ai écrit : au lieu de perdre votre temps avec des lettres de huit pages, ouvrez simplement les couloirs [humanitaires]. »
Moscou a prévenu qu’une « terrible catastrophe humanitaire » avait lieu à Marioupol et assuré que ceux qui déposeront les armes pourront quitter la ville portuaire en toute sécurité
01h15 : les conversations téléphoniques des réfugiés ukrainiens brouillées par la propagande russe
La guerre sur le terrain en Ukraine devient de plus en plus une guerre d’information. C’est notamment ce qu’ont expérimenté certains réfugiés en Allemagne dont les conversations téléphoniques ont été brouillées par des messages russes. Une pratique qui oblige à la plus grande prudence lors des conversations avec des proches, explique cette mère de famille qui vient d’arriver à Francfort sur l’Oder avec ses deux enfants, et qui préfère rester anonyme par peur pour la sécurité de sa famille restée en Ukraine. Au micro de notre envoyé spécial en Allemagne, à Francfort sur l’Oder, Achim Lippold.
« Hier, j’ai parlé avec ma mère au téléphone. Au milieu de la conversation, la ligne a été été interrompue, et j’ai entendu un bulletin d’information en russe, sur la guerre en Ukraine. La guerre a été présentée comme une opération spéciale, comme une opération destinée à libérer le peuple ukrainien. Je ne pouvais pas croire ce que j’ai entendu là… J’ai donc raccroché et essayé pendant 15 minutes de joindre ma mère de nouveau. Quand je l’ai eue, enfin, ma mère m’a dit qu’elle avait elle aussi entendu cette propagande russe, présentée comme un journal d’information. Les voisins de paliers dans la résidence ici m’ont confirmé aussi que leurs conversations téléphoniques ont été brouillées. On voit bien que c’est une guerre de propagande et cela me met en colère. Donc maintenant lorsque je parle avec mes amies en Ukraine, après avoir constaté qu’on était sur écoute, on ne mentionne plus les noms des villes qui ont été bombardées. On dit seulement : la ville où habite telle ou telle amie a été bombardée, et cela pour éviter de transmettre des informations à l’armée russe. »
00h40 : Odessa protège le front maritime
La ville portuaire d’Odessa, située tout à l’ouest sur la côte sud de l’Ukraine, se prépare à une éventuelle attaque des Russes. Si la ville elle-même est protégée et barricadée, son front maritime, exposé, est l’endroit que les militaires surveillent le plus. Nos envoyés spéciaux Clea Broadhurst et Jad El Khoury racontent les transformation de cette ville touristique en ville guerrière.
00h00 : un front « pratiquement figé »
Malgré des frappes aériennes et des tirs d’obus, les autorités ukrainiennes ont fait état d’une accalmie dimanche. « Le front est pratiquement figé », il n’y a « pratiquement pas eu de tirs de missiles sur les villes », et « l’aviation russe n’est quasiment pas active », il y a juste des « actions tactiques » des deux camps, a déclaré lors d’un briefing à la mi-journée Oleksiy Arestovitch, conseiller de la présidence ukrainienne. (rfi.fr)