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Le CAMEROUN va de grève en grève

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Depuis le 14 février, une série de mouvements de revendication se lève dans plusieurs secteurs d’activités du pays, mettant le gouvernement au travail en mode, situation d’urgence.

Depuis un mois, une succession de mouvements de revendications divers maintient le Cameroun en ébullition. Tout est parti d’un mot d’ordre de grève servi au gouvernement par le syndicat national des instituteurs et maîtres des parents. Ce dernier fixe le début de la grève le 15 février 2022.

Dans le chapelet de revendications, les enseignants de l’éducation de base avancent le blocage des avancements, l’absence de paiement des rappels, des primes de logement, des primes de sujétions, des allocations familiales, etc. Face à une exécution timide de ce préavis de grève, le gouvernement engage le dialogue qui tarde à produire les résultats. Ce n’est que le 14 mars dernier que le mouvement « Trop c’est trop » (TCT) entre action sur le terrain.

De « Trop c’est trop » à « On a trop supporté »

Cependant, leurs homologues des enseignements secondaires n’y sont pas allés du dos de la cuillère. Plus téméraires que les instituteurs, les enseignants du secondaire ont lancé leur mouvement de grève le 21 février 2022.

A travers les syndicats et le mouvement « On a trop Supporté » (OTS), ils sont vite passés à l’action, bien que le gouvernement ait tenté de désamorcer la grève samedi 19 février 2022.  D’abord timide, le débrayage est parvenu à l’arrêt des cours. Malgré les intimidations des autorités administratives et des forces de maintien de l’ordre, le mouvement « Craie morte » prospère dans les établissements scolaire publics. Un seul slogan se fait entendre : « argent en poche, craie en main ».

Les professionnels ont déposé la craie pour revendiqué leur dû. Il s’agit entre autre du paiement des arriérés dus aux enseignants mobilisés pour la correction du baccalauréat et du probatoire sessions 2020 et 2021, les retards d’avancements, la non prise en compte des primes de non logement, le non-paiement des allocations familiales, des indemnités de sujétions entre autres.

Intervention urgente du chef de l’Etat

Les autorités gouvernementales pointées du doigt à chaque fois, sont au four et au moulin pour apaiser la colère et éteindre le feu. Plusieurs rencontres sont organisées à la primature entre les syndicats des enseignants, les mouvements de grévistes, les ministres concernés et le comité dirigé par le Secrétaire général des services du Premier ministre.

Le 07 mars 2022, le président de la République donne l’instruction au ministre des Finances de débloquer 2,7 milliards au titre des arriérés liés à la correction des examens. Le 09 mars, le chef de l’Etat édicte une série de mesures administratives et financières avec à la clé au moins 45,6 milliards à verser aux enseignant en 2022. Le 21 mars 2022, Paul Biya donne cinq directives au gouvernement pour répondre aux revendications des instituteurs.

OTS Santé en action manquée  

Cependant, tandis que le gouvernement se démêlent pour satisfaire les enseignants qui le maintiennent dos au mur, la colère monte dans d’autres corps de métiers. Les professionnels de  la santé mécontents menacent d’entrer en grève le 16 mars 2022. Réunis autour du mouvement « OTS Santé », ils revendiquent la régularisation de leurs conditions de travail.

Une concertation avec le ministre en charge de la Santé va désamorcer la grève le 16 mars. Suite à cette rencontre, Malachie Manaouda dans un communiqué invite les personnels de santé ayant ou non de matricule, qui ne touchent pas de salaire, à déposer leurs dossiers dans les délégations régionales de la Santé publique.

Les stadiers de la Can en colère à Douala  

Par ailleurs, pendant que les négociations sont en cours au ministère de la Santé publique, les stadiers de la Coupe d’Afrique des nations 2021 ayant travaillé au stade de Japoma engagent un mouvement d’humeur. Le 16 mars 2022, ils prennent d’assaut les locaux abritant les services du gouverneur du Littoral à Douala Bonanjo. Ils revendiquent leur rémunération au Comité d’organisation de la compétition au Cameroun (Cocan). Ils sont dispersés à coup de gaz lacrymogène par les forces de maintien de l’ordre.

Les transporteurs et les universitaires s’échauffent

Comme si cela ne suffisait pas, d’autres manifestations sont projetées. Les enseignants du supérieur menacent de démarrer leur grève le 02 juin 2022. Ils revendiquent le paiement de la première tranche de la prime de modernisation de la recherche pour l’année 2022, et l’apurement de la « dette colossale » due par le ministère de l’Enseignement supérieur aux universités d’Etat.

Mais avant le 02 juin, les transporteurs ont fixé la date de leur grève au 28 mars 2022. Après une tentative de conciliation manquée le 23 mars avec le ministre des Transports, les syndicats ont décidé de passer à l’action. Ils revendiquent entre autres des meilleurs salaires, le retrait des transporteurs clandestins, l’entretien des routes, le retrait des tracasseries routières, l’augmentation du prix du transport par taxi à 300 FCFA le jour et à 350 FCFA la nuit…

Dans le même temps, la population dans son ensemble se plaint de la vie chère. Les prix des produits de grande consommation ont connu une augmentation depuis le début de l’année 2022. Le plus remarquable est celui du pain qui grimpe de 25 FCFA. Ainsi, à cette allure, l’on risquerait de s’habituer aux mouvements d’humeur, même si le gouvernement, craignant d’aggraver la crise par la répression, dénonce une tentative d’instrumentalisation des grévistes par des politiques tapis dans l’ombre.

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