jeudi, mai 2, 2024
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NIGERIA. Trois licornes à l’assaut de l’Afrique

Ce mercredi de février 2022 est un jour de fête chez Flutterwave, une start-up nigériane commercialisant des solutions de paiement en ligne. « On vient de lever 250 millions de dollars, ce qui fait de nous la start-up la plus valorisée d’Afrique et va nous permettre de renforcer notre expansion sur le continent », pavoise Olubenga Agboola, le fondateur, depuis ses bureaux des quartiers chics de Lagos. La majorité des capitaux investis proviennent d’Amérique et confirment la tendance : les « licornes » [entreprises technologiques valorisées à plus d’un milliard de dollars, NDLR] nigérianes ont les moyens de leurs ambitions de conquête. Seraient-elles trop à l’étroit au Nigeria ? Aussi peuplé soit-il, le géant africain n’en affiche pas moins le triste record du monde du nombre d’habitants vivant sous le seuil de pauvreté et possède une économie de la taille de l’Irlande. Un marché intérieur trop exigu pour que ses jeunes pousses technologiques s’attirent indéfiniment les faveurs d’investisseurs étrangers percevant, à tort ou à raison, l’Afrique comme un ensemble homogène.

Une dynamique d’expansion

« Nous sommes présents dans 34 pays d’Afrique subsaharienne, plus qu’aucune autre start-up africaine, cela nous donne un surplus de valeur », avance Olubenga Agboola. Et peu importe si l’implantation consiste parfois en un simple partenariat local. « La dynamique d’expansion est cruciale pour les investisseurs, car cela offre la garantie d’un équilibre risque-pays, explique Claude-Stéphanie Ngningha, une banquière londonienne qui suit de près la tech nigériane. L’économie nigériane est par exemple très dépendante des fluctuations du cours du pétrole, il est donc judicieux de contrebalancer avec une présence dans d’autres pays aux ressorts différents. » Si certaines entreprises n’ont besoin que de très peu de moyens logistiques pour passer d’un pays à l’autre, à l’instar des logiciels de Flutterwave, d’autres doivent déplacer les montagnes lors de chaque nouvelle implantation.

Les réalités du terrain

« En Europe ou aux États-Unis, une start-up peut s’appuyer sur une infrastructure et des services publics préexistants pour se développer. Mais ici, rien de tel : si vous envoyez une carte de v?ux par la Poste, elle arrivera deux ans plus tard ! » confie un entrepreneur français fraîchement débarqué à Lagos. Chez Jumia, le géant africain du e-commerce devenu en 2016 la première « licorne » africaine, cette capacité d’adaptation est carrément passée à l’actif de l’entreprise. (Le Point)

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