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MALI. Il y a un an, les militaires faisaient un nouveau coup d’Etat

Il y a un an, jour pour jour, les militaires au pouvoir à Bamako, menaient un deuxième coup d’Etat en destituant le président de la transition, Bah N’Daw, ainsi que son Premier ministre, Moctar Ouane. C’était le 24 mai 2021. Un coup d’Etat après celui qui avait renversé le 18 août 2020, le président Ibrahim Boubacar Keïta.

Un an après ce second putsch, la situation sécuritaire au Mali est toujours incertaine et le pays est plus que jamais diplomatiquement isolé. Diplomatiquement isolé du fait des sanctions imposées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

Sanctions internationales

La Cédéao a en effet décidé le 9 janvier dernier, la fermeture des frontières terrestres et aériennes entre ses pays membres et le Mali ainsi que la suspension de toutes les transactions commerciales à l’exception des produits médicaux et de première nécessité. La réponse de l’organistion régionale au refus des militaires d’organiser des élections en février 2022, comme ils l’avaient eux-mêmes promis.

Des sanctions qui s’ajoutent à celles prises en novembre 2021 et qui ciblaient 149 personnalités du gouvernement et Conseil national de transition. Des personnalités interdites de voyager dans l’espace de la Cédéao et dont les avoirs financiers ont été gelés.

Des sanctions similaires ont été annoncées par l’Union européenne. Quant à la Banque mondiale, elle a suspendu le mois dernier, son appui financier au Mali.

Economie plombée

Des sanctions qui ont d’énormes conséquences sur une économie malienne déjà mal en point du fait de la Covid-19. Premières victimes de ces sanctions, les populations civiles.

Pour Ibrahim Togola acteur de la société civile malienne  » le Mali souffre, les Maliens souffrent mais ils se battent et endurent tout cela avec beaucoup de difficultés. On supporte parce que cela nous est imposé. Nous vivons avec beaucoup de difficultés mais les gens prennent tout cela avec foi et on se dit que ça ira et que tout cela c’est pour le meilleur ».

Aux sanctions qui lui ont été imposées notamment par la Cédéao et la Banque mondiale, les autorités militaires maliennes ont pour leur part, annoncé le 2 mai, la rupture de l’accord de défense avec la France. Le 15 mai, la junte annonçait le retrait du Mali du G5 Sahel.

Incertitude au plan politique

L’incertitude plane quant au calendrier électoral. Nul ne sait pour l’instant, quand auront lieu les prochaines élections. La junte militaire propose une transition de 24 mois avant de céder le pouvoir aux civils. Ce que refuse la Cédéao.

Toujours au plan politique, les militaires acceptent de moins en moins les critiques. Les voix discordantes sont étouffées. L’économiste Etienne Fakaba Sissoko par exemple, croupit derrière les barreaux depuis le mois de janvier, pour avoir critiqué l’économie mal en point. Certains opposants comme Oumar Mariko sont dans la clandestinité. Moins chanceux, l’ancien Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, est mort le 24 mars en détention. Malade, il n’a pas pu obtenir des militaires, l’autorisation de se faire soigner à l’étranger.

Succès militaires

Au plan sécuritaire, l’armée annonce avoir engrangé des succès dans la lutte contre les groupes djihadistes et repris le contrôle de certaines localités sur fond d’accusations d’exactions qui auraient été commises par les soldats maliens et leurs supplétifs Russes.

Un an après le second putsch militaire, le bout du tunnel est sans doute encore loin pour le Mali. Un nouveau putsch aurait été déjoué le 11 mai dernier. Un nouveau sommet de la Cédeáo est prévu à Accra le 4 juin en vue de se pencher sur la situation dans le pays. (dw.com)

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